Conversation autour du court-métrage Dites-lui réalisé par Rémy Besson et monté par Anne Gabrielle Lebrun Harpin. Le film met en scène le rapport complexe entre témoignage et traduction à travers un montage de rushes de Shoah de Lanzmann.
“L’échiquier du vent”, tombé dans l’oubli depuis quarante-cinq ans, ne fut donc projeté pour la première fois en entier que le 27 août 2020 au festival Il Cinema Ritrovato à Bologne, dans sa version restaurée avec ses couleurs réelles. Contre toutes les attentes du réalisateur, le film y rencontra aussitôt un accueil enthousiaste auprès du public cinéphile du festival.
Ce sont les fils de ma vie qui se tressent dans Le mont Fuji vu d’un train en marche et en créent la tessiture. Ce film est la zone de croisement de tous les courants intimes et artistiques qui ont constitué mon expérience.
Durant le mois d’août 2020, j’ai écouté en boucle “Thank you Satan” chanté par Léo Ferré, convaincue que cette musique et ses paroles constituaient l’hymne du moment.
Regard croisé autour du livre de Catherine Mavrikakis, L’absente de tous les bouquets, et du film The Garden de Derek Jarman.
Fin octobre (quelques jours avant mon anniversaire à vrai dire) Nicole Brenez me propose de produire un petit film pour un grand homme, un film bref, un film comme une chanson d’anniversaire, un cadeau commun.
Tout se passe comme si, au lendemain d’un désastre qui n’en finit pas de survenir, nous avions perdu tous nos repères, face à des images qui nous engloutissent. À l’Histoire vécue, succession d’évènements dont la violence ne cesse de défier la raison et le langage, la possibilité d’une image est à réinterroger, sans cesse.
Je suis né à Beyrouth et j’ai grandi dans ses différentes salles réparties entre les places Debbas, Riyad el Solh, El Burj et des Martyrs, du cinéma Capitol, aux deux salles Byblos et Gondole situées rue Saifi, et aux alentours du port. M’y rendre était dès mon plus jeune âge ma seule ballade dans Beyrouth, et quant au territoire qui a le plus marqué mon être, c’était le centre-ville de Beyrouth.
À propos du film Zigeunerweisen de Seijun Suzuki.
How are you? demande une femme tapie dans l’ombre, au coin de deux murs blancs, From ten to one? Ten to zero? quelques pas de danse et elle rit — de nous peut-être, ou alors de l’absurdité de la question ? Une seconde femme, ailleurs, s’agite convulsivement sous une musique répétitive, lave ses mains et s’agrippe au mur — oui, le mur est bien là, massif, impénétrable, sécuritaire ; elle tournoie et ses cheveux giclent sur la surface blanche, souillent le mur de l’eau sale, son corps se cambre et se redresse, elle se lave les mains, How are you? la voix déclenche un tournoiement, un spasme nouveau, les cheveux fouettent le mur, le corps se cambre.