Dans ce coin de pays, les routes sont anciennes et en saison froide, recouvertes d’un frêle drap de neige scintillante. La forêt, c’est le cas de le dire, est émouvante. Si nous parlions de cinéma, votre ami aurait-il raison d’employer une écriture si poétique pour parler de celui de Suzuki?
Analyse de The Green Fog de Guy Maddin: de la catatonie de Chuck Norris au cadavre de Bernie.
Rappelons-nous cette salle de cinéma enfumée, survolée à vol d’oiseau en suivant le trajet de la lumière d’un projecteur ; rappelons-nous, flottant au-dessus de la foule, la voix de Debbie Reynolds, sa douce mélancolie alors qu’elle souhaiterait savoir si l’homme qu’elle aime connaît le contenu de ses rêves.
Entretien avec Matthew Rankin à l’occasion de la sortie de son film, The Twentieth Century.
Deuxième édition des Carnets de Hong Kong d’Ariel Estaban Cayer.
Je me revois comptant sur les doigts d’une main les films que j’arriverais à happer cette année au Festival du nouveau cinéma. Les astres s’étant mal alignés, c’est souvent depuis un ailleurs que je me projetais dans une salle où défilaient tel Serra, Costa, Liu, Baumbach, Hu, Rankin, Fleischer, Landes, Deraspe, Weir, Kluge et même si l’expérience pratique voudrait que certains de ces films « repasseraient » ou qu’on savait qu’un misérable petit lien Vimeo existât pour pouvoir découvrir le film par défaut, c’est toujours avec un pincement que je ne parviendrais jamais à éliminer, que je verrai « passer » une édition du FNC sans pouvoir m’engouffrer une vingtaine de fois au moins dans ses salles.
Pendant qu’Atom Egoyan ouvrait le FNC, Tom Cruise n’apparaissait pas dans le dernier film d’Ang Lee. Si je peux facilement expliquer mon absence à cette cérémonie d’ouverture (peu d’intérêt à vérifier si le film est aussi mauvais qu’on le dit), l’absence de l’ami Tom demeure beaucoup plus énigmatique, au point de me hanter encore aujourd’hui, et de m’avoir accompagnée tout au long de ce festival.
S’il est un être humain qui a été vu, revu, repris, caricaturé, rêvé, réinventé dans la vaste histoire des images et plus précisément dans celle des images en mouvement, c’est bien Marilyn Monroe.
Avant même que cette 49ème édition du Festival du nouveau cinéma ne commence, j’avais déjà quelques idées pour le présent compte-rendu. J’envisageais, par exemple, différents points de départ et réfléchissais à quelques axes qui me semblaient pertinents. Il faut dire qu’après avoir fréquenté cet événement pendant plus de quinze ans, j’avais des attentes spécifiques sur lesquelles je souhaitais écrire. Aller au FNC, après tout, constitue toujours un éternel retour cinéphilique des plus agréables. J’avais bon espoir de renouer avec mes vieilles habitudes comme l’euphorie des fêtes et l’émoi d’une découverte inattendue.
Sortant de la cinémathèque, on m’arrête au coin de la rue pour me demander de prendre une photo, un instantané sur un iPhone au son caractéristique imitant un vieil appareil. Une image : un couple se serrant l’un contre l’autre, un instant qui retarde mon voyage vers le bar où je me dirige fébrile pour sortir sur le comptoir un carnet où noter les souvenirs avant qu’ils ne se mêlent.
C’était un secret de polichinelle depuis déjà plusieurs années: l’ONF détenait dans ses archives une session d’enregistrement inédite de John Coltrane. Enregistrée le 24 juin 1964, au studio du producteur Rudy Van Gelder dans le New Jersey, cette session avait été produite à la demande de Gilles Groulx pour la trame sonore de son film Le chat dans le sac.