Chronique parisienne, tenue entre le 19 novembre et le 6 décembre 2008. Remarques et réflexions sur des films vus, et des films ratés.
Gran Torino n’est pas plus modeste que ne le serait le cinéaste, et pour une raison simple : un film d’Eastwood dans lequel il joue, c’est toujours deux histoires filmées en une, à égalité de temps. Celle du scénario et celle qui n’a pour cadre que la présence solitaire et picturale de l’acteur.
J’ai rencontré Jacques pour la première fois alors qu’il était caméraman pour un projet de film collectif issu d’une collaboration entre la coopérative de cinéastes indépendants Mainfilm et le cinéaste Boris Lehman. Au moment de lui remettre la pellicule, un membre de l’équipe lui avait lancé cette flèche : «À l’ONF, avec quatre bobines de film, je suppose que vous ne faites même pas une demi-journée de tournage».
Cet entretien a été réalisé en octobre 2008 à l’occasion du passage à Montréal d’Abdellatif Kechiche dans le cadre d’une rétrospective/hommage qui lui été consacré au dernier Festival du nouveau cinéma (2008).
Roberto Rossellini a placé un grand espoir dans la télévision comme mode de réflexion et comme moyen de transformer le monde. Cette table ronde, qui s’est tenue le 28 février 2008 à la Cinémathèque québécoise et à laquelle pris part Adriano Aprà, Elena Dagrada, Stefano Roncoroni et Viva Paci, aura été l’occasion de découvrir ses œuvres pour la télévision et de discuter du projet commun qui les sous-tend, celui d’une approche didactique et encyclopédique de l’histoire humaine.
Rodrigue Jean occupe une place absolument singulière dans le paysage cinématographique québécois. D’origine acadienne, mais vivant à Montréal depuis plusieurs années, Jean aboutit au cinéma après avoir été chorégraphe, dans les années 90. Ses longs métrages de fiction, Full Blast, Yellowknife, Lost Song, ainsi que ses documentaires L’extrême frontière et Hommes à louer composent un œuvre d’une rigueur extrême, révélant une « poésie du vivant » qui transite par des situations-limites, un refus du psychologisme et des typologies si communes dans notre cinéma.
Cassavetes s’évertue à filmer des portraits authentiques, à nous mettre en plein visage son Amérique déchirée de l’intérieur ; une Amérique fragmentée, au bord de la crise de nerfs et qui tente de survivre au chaos de la vie quotidienne. Son écriture filmique en est une du désenchantement, il met à nu ses personnages afin de les diriger ultimement vers une quête de la révélation.
Au tout début du mois d’avril dernier, les médias nous informaient de la bataille qui opposait Cineplex et K-Films au sujet de la distribution de films en région. À la mi-avril, le règlement du conflit faisait l’objet de quelques brèves. Depuis, Louis Dussault de K-Films passe à tort ou à raison pour le téméraire David de la distribution face au méchant Goliath torontois.
Pourquoi n’ai-je pas davantage écrit à leur sujet? Par pudeur, peut-être. Parce que j’ai avec eux des relations intimes, presque familiales, et que mes «techniques» de direction de comédiens reposent essentiellement sur des échanges humains, la plupart du temps autour d’un bon repas; et parce que je les laisse responsables d’être à la fois ce qu’ils sont et les personnages qu’ils créent. J’ai ainsi le sentiment d’être à leur égard un spectateur admiratif plutôt qu’un meneur de jeu. En quelque sorte, je me laisse diriger par les comédiens plus que je les dirige.
Analyse du film de Wim Wenders, Alice in den Städten (Alice dans les villes), réflexions sur le “road movie”, la photographie et le “self-estrangement”.
Analyse du film Der Himmel über Berlin (Les ailes du désir) de Wim Wenders, qui se penche tout particulièrement sur la relation entre ruines, histoire, mémoire et médias.