La discussion retranscrite ici eut lieu le 2 avril 2008 à Montréal. Il s’agissait du 1er de deux ateliers organisés dans le cadre de la Carte blanche de la revue Hors champ à la Cinémathèque québécoise. Dans le but de créer une rencontre entre des cinéastes et le public, ainsi que de poursuivre la réflexion sur des questions qui ont nourri nos pages au fil des ans, nous avions invité Jean Pierre Lefebvre, Bernard Émond et Sylvain L’Espérance.
«…il reste qu’au moment de regarder ces images, elles portent vraiment une ambigüité entre l’expérimentation et le geste manqué, entre une forme d’onirisme réussie et une illusion ratée…»
À une époque où la majorité des films étaient en noir & blanc, sauf pour le dispendieux procédé Technicolor à Hollywood, l’introduction de la pellicule 16mm Kodachrome en 1935 a permis de tourner des documentaires en couleurs, notamment à l’ONF…
… on a alors le sentiment de ne pas seulement découvrir un bon film, mais que notre perception fonctionne autrement. Au début on éprouve une sorte de désorientation. À la fin du film, une énigme persiste un moment sur ce qu’on vient de voir. Ce sont ces rares films qui en plus de…
Pour souligner et accompagner le 50e anniversaire de la Cinémathèque québécoise, fondée en 1963, Hors champ publiera, tout au long de l’année, un ensemble de textes, de témoignages et d’entretiens avec les pionniers d’hier, les héritiers d’aujourd’hui et ceux de demain. Essais, textes polémiques, hommages à cette institution fondamentale de notre paysage cinématographique, les éléments qui composeront ce dossier, cette chronique au long cours, se veut un gage d’amitié envers un lieu et des gens qui ont formé, sans l’ombre d’un doute, l’esprit de Hors champ et de ses collaborateurs.
Ce texte est simplement la tentative de saisir au vol quelques moments d’une telle fuite d’associations à partir de ce détail, menant à des images aussi étrangères les unes aux autres qu’un tableau de Bosch, des vidéos de Donigan Cumming, des films de Maurice Proulx, de Pierre Perrault, de Bunuel et de Boorman.
Une invitation à redécouvrir l’oeuvre documentaire du cinéaste canadien. Une sélection de neuf films (1954 à 2000) où l’ingéniosité cinématographique et les investigations optiques se mélangent à une mosaïque humaine…
Un merveilleux paradoxe avec les films de Wiseman, c’est qu’alors qu’ils impliquent toujours un travail de longue haleine – plusieurs semaines ou des mois de tournage suivis de plusieurs mois de montage – ils apparaissent à l’écran avec une sorte d’évidence déconcertante…