Cet entretien a été réalisé en octobre 2008 à l’occasion du passage à Montréal d’Abdellatif Kechiche dans le cadre d’une rétrospective/hommage qui lui été consacré au dernier Festival du nouveau cinéma (2008).
Plus de trente ans après la fin de la guerre, en 1977, Syberberg propose un procès épique de sept heures où luttent les personnages historiques, les concepts et les entités mythiques. De nos jours, que reste-t-il de Hitler ? Tout ! clame Syberberg.
Un seul individu, doté d’un cellulaire et d’une connexion Internet, a été en mesure d’ébranler, pendant quelques jours, la solide charpente des institutions, en nous permettant d’entr’apercevoir le contrechamp d’un événement historique et médiatique.
Grâce à des circonstances extraordinaires, et surtout à une conscience aigue de l’éthique documentaire, Rithy Panh parvient avec succès à recréer, trente ans après le drame, une sorte de mémoire collective, composée de gestes et d’images personnelles. Il prouve que, malgré tout, le cinéma est capable de réaliser une image de ce génocide, en dépit du temps et de la machine Khmère.