Suite à la présentation, durant le FNC 2017, de La part du diable, nous avons eu l’immense bonheur de discuter avec Luc Bourdon et Michel Giroux, le monteur du film, pour parler d’archives, de droits à l’image, mais aussi pour pénétrer la forge, la fabrique, la petite usine de ce film somptueux, qui nous a bouleversés. Il s’agissait aussi de reprendre un dialogue avec la revue Hors champ qui avait débuté en “2008”:/legacy/323, à l’époque de la sortie de La mémoire des anges.
“J’imaginais donc de faire un film qui tissait les histoires des différentes grèves à partir du parcours de deux jeunes femmes impliquées dans les mouvements sociaux. Quand les soulèvements arabes de 2011 ont eu lieu, avec l’espoir et l’exaltation qui se sont rapidement effondrés, je me suis retrouvée moi-même incapable de filmer, ou encore de concevoir le montage d’un film à propos des mouvements de jeunes au Liban.”
“Ce qui manque au Liban c’est la parole, la circulation de ces histoires qui sont tues, cachées, étouffées. Le Liban est une mine d’or dans ce sens-là. Il y a un film à faire à chaque coin de rue, avec chaque voisin, chaque vendeur ambulant.”
Entretien avec Simon Lavoie et Mathieu Denis réalisé à l’occasion de la sortie de Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau.
Cher Kamal,
Novembre déjà. Ta rétrospective à la cinémathèque québécoise s’en vient. Cet été, en Juillet, dans un café à Beyrouth, tu me disais que tu ne voulais plus parler de tes films. Voulais plus ou pouvais plus ? Je ne sais plus. C’était cet été, en juillet, sur la plage à Sour. Tu me disais que tu n’avais plus rien d’intéressant à en dire. Tu notais aussi qu’on était à deux heures en voiture de Akka, qu’il suffisait juste de continuer tout droit, passé l’autoroute barrée. Et pendant un bref moment ça me semblait si facile.