“Peut-être faut-il d’office dissiper un premier malentendu que pourrait suggérer le titre. L’intention d’Hébert et de son complice Joubert-Laurencin n’a jamais été de réaliser le film que Bazin rêvait de faire avant de mourir. Le Film de Bazin est bel et bien un film de Pierre Hébert.”
Du 4 au 8 juin, le colloque Le cinéma dans l’œil du collectionneur réunit des chercheurs universitaires provenant de plusieurs horizons disciplinaires, mais également des collectionneurs chevronnés, des cinéastes, des conservateurs et des archivistes internationaux. L’histoire du cinéma ne se serait pas faite sans l’apport des collectionneurs. Que ce soit par leur travail de collecte pionnier ou par leur défense passionnée de pans oubliés de la production cinématographique mondiale, les collectionneurs ont durablement influencé tant le terrain que les méthodes de l’histoire des images animées.
Entretien réalisé avec Karl Lemieux à l’occasion de la sortie de son premier long métrage.
Entretien avec Simon Lavoie et Mathieu Denis réalisé à l’occasion de la sortie de Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau.
“À la 95e minute de La mort de Louis XIV d’Albert Serra, quelques instants avant le trépas imminent, un aumônier, le deuxième du film (le premier fut renvoyé prestement par le roi pas encore assez moribond), vient administrer les derniers rites au Souverain mourant […]”
La discussion retranscrite ici eut lieu le 2 avril 2008 à Montréal. Il s’agissait du 1er de deux ateliers organisés dans le cadre de la Carte blanche de la revue Hors champ à la Cinémathèque québécoise. Dans le but de créer une rencontre entre des cinéastes et le public, ainsi que de poursuivre la réflexion sur des questions qui ont nourri nos pages au fil des ans, nous avions invité Jean Pierre Lefebvre, Bernard Émond et Sylvain L’Espérance.
On annonce le décès d’Abbas Kiarostami, le 4 juillet dernier. En plein été, une nouvelle qui nous arrive en temps de vacances, un peu hors du temps, et que l’on se donne le loisir de presque ignorer. Nous ressentons, là, sur le coup, bien sûr, un vif pincement. On le savait malade, il était plongé dans un coma. Un cancer. Son dernier film, peu remarqué, datait de 2012. Depuis, peu de nouvelles. Jusqu’au 4 juillet 2016. « Décès du cinéaste iranien Abbas Kiarostami ».
Le film de Daïchi Saïto, Engram of Returning, couronné meilleur film expérimental au festival Ann Arbor et gagnant du Tiger Award for Short Films au Festival de Rotterdam, 18 minutes de cinéma pur en 35mm couleur cinemascope, confirme une fois de plus que le cinéaste montréalais, cofondateur du collectif Double negatif, est très certainement l’un des plus importants cinéastes expérimentaux vivant aujourd’hui.
Entretien avec Réal Larochelle réalisé à l’été 2014.
Il me semble n’avoir rien lu, à ce jour, — malgré la masse de textes écrits sur le film — sur les premiers plans d’of the North de Dominic Gagnon. Commençons par là.
Créer/Montrer/Conserver: ce titre veut rendre compte du cinéma expérimental dans tous ses états. Pendant trois jours, du 5 au 7 novembre 2015, la Cinémathèque québécoise a accueilli des cinéastes, des programmateurs et des conservateurs venus échanger à propos d’une pratique appelée par définition à s’interroger sur son propos et ses fondements.
Texte prononcé à l’occasion du symposium tenu à la Cinémathèque québécoise. Réflexion sur l’enseignement du cinéma expérimental.
Voir la projection d’une copie de film nitrate faisait partie, pour moi, de ces choses rêvées, inespérées, quasi impossibles, que le hasard et la détermination d’une poignée d’archivistes de la George Eastman House, un peu fous, sont parvenus ce printemps à matérialiser (pour moi et quelques autres bien entendu).
Ça se déroule au début de Frances Ha, le sympathique film de Noah Baumbach. Sophie et Frances sont dans le métro, en route vers leur appartement de Brooklyn. On est en plan moyen, noir et blanc, les deux filles, filmés de trois-quarts, remplissent le cadre. Sophie a les yeux rivés sur son Iphone. Frances lui dit : « There’s no service. » À quoi l’autre répond : « Sometimes there is, for a second. »