Tous les téléphages l’auront remarqué, la cuisine a la cote ces temps-ci à la télévision : Les chefs, Kampaï, A la di stasio, Les touilleurs ne représentent qu’un très mince échantillon d’une offre de programmes qui va croissante, le genre se déclinant désormais dans une variété de formats.
Les jeux télévisés existent dans une grande variété de formes, mais une majorité d’entre eux entretiennent avec l’idée de « culture générale » une relation bien définie, qui se présente sous deux grands modes…
Ainsi, la paléo-télévision (qui recoupe en gros son premier quart de siècle d’existence) nous « parlait du monde extérieur » et le faisait le plus souvent en adoptant un ton professoral et distancié ; son modèle était essentiellement pédagogique, l’ensemble des téléspectateurs faisant figure de « grande classe » qu’il s’agissait, selon la nature des programmes, « d’éduquer, d’informer ou de distraire ». La néo-télévision qui la remplace à partir des années 1970 se préoccupe de moins en moins de la réalité et de plus en plus d’elle-même ; en fait, c’est le contact avec le téléspectateur qui devient sa principale obsession.
Rencontre de l’image et des pulsions psychédéliques colorées de cette époque acidulée… Désir de retrouver le chant des origines, images qui s’inscrivent jusqu’à nous comme un double et qui nous font signe. À tâtons, à tatoum… dans la chambre noire aux idées multinationales, je frémis et je balbutie. Cinéma du dedans et du dehors, du derrière et du dedans…
Ephémère et flamboyant, directement lié à la révolution psychédélique et à la génération hippie, le cinéma underground français (ou, comme on aimait dire à l’époque, cinéma « souterrain ») a surgi dans l’effervescence contre-culturelle qui annonçait et préparait les chamboulements de Mai 68.
Entretien réalisé avec Jean-Pierre Bouyxou, et publié dans le cadre du cycle de projections SUR/IMPRESSIONS, consacré à l’underground français des années 60-70.
Il y a de ces masses sonores qui pénètrent sous la peau comme seule peut le faire une bestiole dont la fonction première est de dérégler tout organisme. C’est le cas de la musique d’Étienne O’Leary composée à Paris durant la turbulente décennie soixante.
Y a-t-il une spécificité de la webtélé de fiction ? Quelque caractère qui la définisse et qui permette de la distinguer des autres types de dramatique télévisuelle? Je ne parle pas ici des éléments par trop évidents et qui regardent surtout son format : brièveté, économie de moyen, etc., mais bien d’un rapport spécifique qu’elle développerait avec son spectateur, comme le cinéma et la télé, d’une esthétique en quelque sorte qui dépende du lieu – l’ordinateur, le téléphone portable – où elle est ordinairement consommée ?
Surimpressions — par décalques successifs et frénétiques — d’une « époque acidulée », captées par Etienne O’Leary, Pierre Clementi, Jean-Pierre Bouyxou, foyers agités de l’underground français des années 60-70. Trois soirées présentées à la Cinémathèque québécoise et au Cinéma Blue Sunshine, les 5, 6 et 7 novembre 2010.
Mad Men est la série de l’heure aux États-Unis, et la preuve par l’exemple que la fiction télévisée n’a plus aucun complexe à avoir face à la production destinée au grand écran : en fait, au moins 95% de tout ce qui est conçu pour le circuit des salles au sud de nos frontières ne peut même pas se comparer, ni en qualité ni en intelligence, à cette émission remarquable qui élève d’un cran les standards même les plus exigeants de la meilleure télévision.
Une bonne part de l’histoire du cinéma d’avant-garde ou expérimental pourrait se lire comme l’histoire d’un retour aux « origines » du cinéma, tantôt du côté de chez Lumière, tantôt du côté de chez Méliès (même si cette distinction, on le sait, tend à fondre comme neige au soleil une fois qu’on y regarde de près). Radicale réinvention et ressourcement originaire forment un seul et même mouvement de création dans ce cinéma.
Lauréat du prix de la mise en scène au 63e Festival de Cannes – où il faisait partie de la Sélection officielle – le troisième film de Mathieu Amalric (qui incarne également le rôle principal) est un petit chef-d’œuvre d’insolence qui rejoue avec brio les clés du New Burlesque.