Conversation autour du court-métrage Dites-lui réalisé par Rémy Besson et monté par Anne Gabrielle Lebrun Harpin. Le film met en scène le rapport complexe entre témoignage et traduction à travers un montage de rushes de Shoah de Lanzmann.
Je me revois comptant sur les doigts d’une main les films que j’arriverais à happer cette année au Festival du nouveau cinéma. Les astres s’étant mal alignés, c’est souvent depuis un ailleurs que je me projetais dans une salle où défilaient tel Serra, Costa, Liu, Baumbach, Hu, Rankin, Fleischer, Landes, Deraspe, Weir, Kluge et même si l’expérience pratique voudrait que certains de ces films « repasseraient » ou qu’on savait qu’un misérable petit lien Vimeo existât pour pouvoir découvrir le film par défaut, c’est toujours avec un pincement que je ne parviendrais jamais à éliminer, que je verrai « passer » une édition du FNC sans pouvoir m’engouffrer une vingtaine de fois au moins dans ses salles.
Pour retrouver les premières images en mouvement tournées au Liban, il faut probablement remonter à la fin du XIX siècle. Captées par Alexandre Promio et produites par Louis et Auguste Lumière en 1897, ces images nous montrent une vue inédite des souks de Beyrouth (Souk Abou-al-Nassahr) ou de la place des Canons avec ses piétons et ses voitures.
Par bien des côtés, chacun de ces films semble présenter des images figées ou suspendues dans une temporalité perdue ou en processus d’être recouverte. Plus encore, ces films sont animés par une tension entre l’immobilité et l’ouverture vers un futur indéterminé.
mos Gitaï nous convie avec Lullaby to my Father à une déambulation sur les traces du père. Ces traces prennent la forme d’archives que Gitaï articule en divers dispositifs qui permettent une reconstruction mémorielle où s’enchevêtrent l’histoire personnelle de Munio Weinraub, celle de l’architecture et celle d’Israël. Chacun de ces dispositifs constitue une tentative singulière de rappel du passé où les archives ont des présences diverses.
Analyse du plan-séquence d’ouverture du film Journal de campagne à la lumière de l’oeuvre de Gitai et de sa directrice photo / réalisatrice Nurith Aviv.
Entretien avec Nurith Aviv réalisé le 19 décembre 2015 à Paris.
Réflexion qui tente de cerner la problématique de la réception du cinéma israélien en Europe, et notamment en France, où je travaille depuis une dizaine d’années.
Ce dossier dédié à Amos Gitai est issu de la volonté de poursuivre, sous une autre forme, le cycle d’études que nous avons consacré à ce réalisateur en 2015 (Université de Montréal).
Dans l’Israël contemporaine, souffrance millénaire et souffrance séculière forment donc les facettes antinomiques d’un même prisme national. Israël, c’est la figure clé du siècle du progrès bouleversé, qui allait reconfigurer radicalement le visage du monde au tournant des Grandes Guerres, et en même temps cela demeure le désert immuable dont est issu tout monothéisme, comme le berceau de sa relation secrète avec l’infini. Fille unique d’un Dieu unique, fille élue, fille sacrée pour plus d’un. Se demander à qui appartient vraiment Israël, c’est se demander en fait où et quand elle commence.
Le cinéaste israélien Dan Geva était membre du jury aux Rencontres Internationales du Documentaire à Montréal à l’automne 2008. Hors Champ s’est entretenu avec ce cinéaste méconnu, à l’œuvre pourtant atypique et riche. Les axes particuliers de sa démarche participent à une problématisation viable de la situation en Israel (d’où la présence de cet entretien dans ce dossier), mais aussi de problématiques plus générales sur le documentaire, la philosophie, la question de l’art, la vie. Entretien avec un observateur universel.
Mary Ellen Davis fait partie du paysage cinématographique montréalais depuis plusieurs années. Nous avons échangé avec la cinéaste à propos de son cinéma et de sa démarche (en particulier Territoires), des films du cycle de films documentaires Regards palestiniens qu’elle avait programmé à la Cinémathèque et, plus généralement, des modalités de son engagement.