« Le matin du 25 décembre, des gens respirent quelque chose du bonheur et ce butin précieux leur sort doucement des narines et de la bouche comme une boucane de locomotive. Sur le manteau craquant de l’hiver, les mains dans les poches, leur pas est généreux et pressé. Vous soupçonnez d’ailleurs avec raison que les énergies de la saison en pourvoient la cadence. Mais au-delà des apparences, en ce jour de Noël, à quoi pensent les gens ? »
J’écris après. Alors que déjà se dissipe le souvenir de ces nuits projetées. Que s’émousse ce qui était encore il y a quelques jours, quelques heures, saillant dans la mémoire. La précision de certains rythmes, sensations, bruits, non décantée, revenait simplement. Il faut désormais faire un peu d’effort.
Retour sur deux films du Festival Nouveau Cinéma par Sylvain Lavallée.
« La vie donne parfois au plus petit geste le retentissement d’une victoire. Et le cinéma a ceci d’émouvant qu’il restitue la densité de l’ordinaire en enregistrant cette profusion de signes presque imperceptibles qui en font l’étoffe. […] »
Pour retrouver les premières images en mouvement tournées au Liban, il faut probablement remonter à la fin du XIX siècle. Captées par Alexandre Promio et produites par Louis et Auguste Lumière en 1897, ces images nous montrent une vue inédite des souks de Beyrouth (Souk Abou-al-Nassahr) ou de la place des Canons avec ses piétons et ses voitures.
Entretien avec Jinane Dagher, productrice de films libanaise à Orjouane Productions.
Entretien avec Marc Lamothe, alias DJ XL5.
“À la 95e minute de La mort de Louis XIV d’Albert Serra, quelques instants avant le trépas imminent, un aumônier, le deuxième du film (le premier fut renvoyé prestement par le roi pas encore assez moribond), vient administrer les derniers rites au Souverain mourant […]”
“C’est en fait par la sensualité que le roi et le spectateur avec lui s’échappent de l’enfermement dans cette chambre mortuaire et de l’impossibilité de regards échangés : rarement le hors champ n’aura signifié avec une telle force vitale le désir de sortir sauf peut-être chez le Bresson de Un condamné à mort s’est échappé.”
Projection de Charles mort ou vif, premier long métrage d’Alain Tanner lors de la rétrospective qui lui a été consacrée à la Cinémathèque Québécoise en Janvier 2017.
“Il y a des films dont le souvenir de visionnement est précis. On sait quelle année c’était, avec qui on était, les sentiments partagés et échangés et même le chandail que l’on portait ce jour-là — des fois un peu trop serré, si c’était pendant le temps des fêtes. Ce fut le cas pour La Salamandre d’Alain Tanner. Il me fallut atteindre mes 18 printemps bien sonnés pour découvrir l’œuvre du cinéaste suisse. “
La discussion retranscrite ici eut lieu le 2 avril 2008 à Montréal. Il s’agissait du 1er de deux ateliers organisés dans le cadre de la Carte blanche de la revue Hors champ à la Cinémathèque québécoise. Dans le but de créer une rencontre entre des cinéastes et le public, ainsi que de poursuivre la réflexion sur des questions qui ont nourri nos pages au fil des ans, nous avions invité Jean Pierre Lefebvre, Bernard Émond et Sylvain L’Espérance.
Moussinac est associé à une époque, à une orientation politique et à une certaine manière d’envisager le cinéma. En retrouvant un texte de 1927, je pensais relire une pensée politique, une autre réflexion sur le rôle social du cinéma. Point ici. Et c’est en cela que le retour aux sources est toujours un mouvement surprenant, permettant des rencontres là où l’on croyait être en terrain connu.