Professeure adjointe au Département de langues, littératures et cultures modernes à Memorial University of Newfoundland, Karine Abadie est docteure en littérature française, spécialiste de l’entre-deux-guerres et du discours critiques sur le cinéma des années 20 et 30. Ses recherches portent sur les rapports entre écrivains et cinéma, tant du point de vue des pratiques que de celui des discours. Elle s’intéresse aussi aux questions relatives à la cinéphilie et à la théorie du cinéma dans la première moitié du XXe siècle, en France, ainsi qu’à l’influence du cinéma dans le roman contemporain. Elle travaille en ce moment à l’édition critique d’une anthologie virtuelle qui réunit une sélection de ces textes produits entre 1925 et 1929 par des écrivains français ayant pensé́ le cinéma à l’aune du parlant.
Je tourne les pages, je regarde par la fenêtre. Il fait beau – je m’en souviens, j’avais déjeuné avec ma copine Cathy – je tourne donc les pages, me disant que je consulte le dernier dossier d’archives et que la récolte est maigre. Il faut que cette fois soit la bonne. Et bing! Un titre : « Mais oui, c’est un art ».
Moussinac est associé à une époque, à une orientation politique et à une certaine manière d’envisager le cinéma. En retrouvant un texte de 1927, je pensais relire une pensée politique, une autre réflexion sur le rôle social du cinéma. Point ici. Et c’est en cela que le retour aux sources est toujours un mouvement surprenant, permettant des rencontres là où l’on croyait être en terrain connu.
En France, durant les années 20, la défense du cinéma comme art est un véritable combat qu’il importe de mener. Le cycle de films « Le cinéma des écrivains des années 20 » présentés à la Cinémathèque québécoise du 8 avril au 10 juin prochain, propose de rappeler au spectateur d’aujourd’hui ces films muets d’hier, souvent responsables d’une conversion au cinéma et constitutifs des balbutiements d’une cinéphilie peu connue.