Ce texte est présenté dans la cadre de la série ÉMERGENCE, organisée et présentée par la lumière collective, en collaboration avec la revue Hors champ.
“Les premiers jours de juin 2020 ont été le théâtre d’une étrange visite à Montréal. Une jeune baleine à bosse a remonté le fleuve St-Laurent, dépassant de 400 km l’estuaire du Saguenay qui aurait dû être sa destination. Arrivée à Montréal, elle a passé quelques jours à y effectuer des sauts spectaculaires avec en toile de fond l’emblématique pont Jacques-Cartier.”
“Je n’ai jamais eu l’intention de réaliser des films. D’ailleurs, je répète souvent que je n’ai pas d’ambitions, pas de plan de carrière, ni d’envie de grandeur. J’étais tranquille. Je photographiais des films ou en produisait. J’étais tranquille. ”
Pourquoi attirer l’attention du lecteur sur une réalité aussi singulière? Peut-être parce qu’elle confirme que les cinéphiles, dans leur incessant parcours à travers les films, espèrent renouer avec eux-mêmes.
Je mesure l’étendue du chemin qu’il m’a fallu parcourir pour arriver dans ces Forêts que je cherchais à rejoindre, à éclairer et à ouvrir, sans savoir ce qui se trouve au-delà. Et si le chemin peut sembler long, c’est aussi qu’il s’est entremêlé avec celui du Chant d’Empédocle. Le film et mon livre appartiennent à la même forêt, se sont nourris l’un l’autre. Ce parcours était nécessaire, vital, pour me conduire là où je suis, à peine posée pour mieux repartir. Voyageant maintenant par l’imagination sur la piste des animaux à la rencontre desquels je vais depuis plusieurs mois. Exploration tentaculaire, infinie… !