Première d’une série de “chroniques” qui s’attardent à un détail dans un film vu ou revu. Ici, The Virgin Suicides de Sofia Coppola, et le bruit du plastique.
Une étude sur Five, et sa poursuite de la réflexion de Kiarostami sur le paradoxe fondamental du cinéma, c’est-à-dire la tension entre sa matière première, le réel, et l’inévitable corollaire de l’enregistrement, la fiction.
Dans Laurentie, le personnage principal se voit confronté à trois éléments: comment échapper à l’enfermement culturel, mais aussi à soi-même et à la banalité? Si les auteurs ont assez bien réussi à donner corps aux deux derniers éléments, ils ratent complètement la cible sur la question culturelle.
Texte prononcé suite à la projection de Épopée – l’état du moment à la Cinémathèque québécoise le 4 février 2012, au cours d’une discussion à laquelle ont pris part différents participants du projet, des intervenants sociaux et des universitaires.
C’est lors des plus récentes rencontres internationales du documentaire que le cinéaste français Jean-Charles Hue venait nous présenter son docu-fiction intitulé La BM du Seigneur, une plongée dans la communauté yéniche, l’un des nombreux peuples migrants de l’Europe occidental. Trop souvent identifié comme gitans ou manouches, les Yéniches ne proviennent pas de la même souche ni du même terreau culturel, ils sont de surcroît de confession évangélique.
C’est ce que nous décrit Hue dans son film : la conversion de Frédéric Dorkel suite à l’apparition d’un ange. Il met en scène ce qu’il documente depuis maintenant plus de sept ans, c’est-à-dire la vie et les illuminations concrètes d’une communauté où subsiste encore une part de mythe, bien loin de la raison occidentale.
Discussion avec un documentariste à la pratique surprenante et à l’esprit éveillé.
L’année 2011 fut faste en surprise sur la planète cinéma, ainsi qu’à l’échelle de la petite province que nous y habitons. Hors champ n’a jamais été féru de bilans de fin d’année, mais il nous a semblé qu’un petit rappel, très bref, partiel et partial, de ce qui s’est déroulé de glorieux et de moins glorieux cette année — en oubliant très certainement beaucoup de choses — ne ferait pas de tort à la mémoire.
«Qui es-tu pour juger?» est une manière de laisser savoir qu’il n’y a plus de hiérarchie des valeurs; attitude par excellence de l’abdication et de l’indifférenciation qui permet d’éviter toute confrontation, tout débat réel, tout choc culturel ou idéologique, et qui permet de s’enfermer dans ses certitudes individuelles.
Figure importante de l’occupation des Beaux-arts en 1968, Pierre Monat passe de la peinture au graphisme suite aux déboires qui accompagnent la création de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Au Vidéographe, il réalise deux documents singuliers d’une pertinence indéniable. L’entretien qui suit porte sur ces deux productions – Vive les animaux et Y’a du dehors dedans – et sur l’importance d’agir dans l’immédiat avec les outils du moment.
Raymond Gervais et Michel Di Torre se rencontrent en 1970 au Warehouse, une boutique de disques Montréalaise que fréquentent des jazzmen de renommé. Ils sont des passionnés de musique. Ils sont aussi critiques des carcans dans lesquels le jazz montréalais se cloitre. « Y a-t-il place pour de la musique au Québec? » C’est en quelque sorte pour répondre à cette question qu’ils réalisent Ce soir on improvise. Produite sous les auspices du Vidéographe, cette vidéo dresse un portrait de la nouvelle musique au Québec. L’entretien qui suit porte sur cette production de 1973 et sur les liens possibles entre l’image et le son dans un contexte d’improvisation.
Le coffret-anniversaire de RBO sorti à l’occasion des 30 ans de la fondation du groupe permet de bien mesurer tout ce qui sépare la télévision des années 1980 de la télé contemporaine, mais plus significativement encore, il nous donne l’occasion de mettre en relief le trajet exemplaire des membres du groupe, et en particulier celui de Guy A. Lepage dont le statut de « roi des ondes » aujourd’hui semble être une forme de consécration.