Je suis né à Beyrouth et j’ai grandi dans ses différentes salles réparties entre les places Debbas, Riyad el Solh, El Burj et des Martyrs, du cinéma Capitol, aux deux salles Byblos et Gondole situées rue Saifi, et aux alentours du port. M’y rendre était dès mon plus jeune âge ma seule ballade dans Beyrouth, et quant au territoire qui a le plus marqué mon être, c’était le centre-ville de Beyrouth.
À propos du film Zigeunerweisen de Seijun Suzuki.
How are you? demande une femme tapie dans l’ombre, au coin de deux murs blancs, From ten to one? Ten to zero? quelques pas de danse et elle rit — de nous peut-être, ou alors de l’absurdité de la question ? Une seconde femme, ailleurs, s’agite convulsivement sous une musique répétitive, lave ses mains et s’agrippe au mur — oui, le mur est bien là, massif, impénétrable, sécuritaire ; elle tournoie et ses cheveux giclent sur la surface blanche, souillent le mur de l’eau sale, son corps se cambre et se redresse, elle se lave les mains, How are you? la voix déclenche un tournoiement, un spasme nouveau, les cheveux fouettent le mur, le corps se cambre.
Si on m’avait montré Maggie’s Farm (2020) de James Benning alors que j’étais étudiant en cinéma au CÉGEP, j’aurais probablement déclaré haut et fort que « n’importe qui peut réaliser un film pareil ».
Retour sur la section Confronter l’histoire présentée lors des RIDM 2020.
Entre tous les films de cette édition 2020 du FNC, ce sont les deux films de Guillaume Nicloux qui ont attrapé mon œil en premier… Deux questions ont alors traversé mon esprit : est-ce que la pandémie m’a eue? Est-ce que Houellebecq m’a eue?
Retour sur quelques films du Festival du Nouveau Cinéma, édition 2020
Retour sur les courts-métrages du FNC 2020.
Entretien avec le musicien, graphiste et collaborateur de Tenzier Dominic Vanchesteing.
« On arrête tout et on réfléchit », me suis-je dit en 2010. Ce n’était pas l’an 01, mais c’était tout comme dans le sens où j’avais pris la décision d’arrêter de battre les tambours et de prendre du recul vis-à-vis de la scène musicale montréalaise afin de poursuivre des études supérieures en histoire. En fondant Tenzier cette année-là, j’espérais maintenir un pied dans le concret, aux côtés de ceux et celles qui avaient été mes complices dans le champ de la création, en proposant un retour aux origines des avant-gardes québécoises par le truchement de l’archive sonore et visuelle.
VISIONS organise depuis six ans des séries de projections d’oeuvres cinématographiques et vidéographiques. À chaque événement que nous proposons, un.e artiste est présent.e, un public est présent. Car pour VISIONS, l’art cinématographique est d’abord un espace de rencontre – c’est un projecteur, ce sont des gens. Le cinéma est ce qui se produit autour – et non pas dans les images en mouvement. Il est le relais entre les images et le public – la friction entre le monologue de l’écran et le dialogue de ceux qui s’y confrontent.