Un dialogue, qui est moins une explication des choses qu’une sorte de fictivisation, une mise en récit du monde à l’intérieur de laquelle le téléspectateur pourra se projeter comme au milieu d’une fable exemplaire, dont la morale est toujours que son opinion vaut celles des autres.
Quel effet produisent des images du passé en couleurs, pour des événements dont nous avons traditionnellement vu des films noir et blanc ? Pourquoi existe-t-il des films couleur de la Seconde Guerre mondiale, tournés par des soldats et leurs familles, alors qu’à l’époque, 90% des films que les gens allaient voir au cinéma étaient en noir et blanc ? Enfin, la couleur réduit-elle la distance émotive du spectateur des archives à la réalité du passé, à l’horreur de la guerre ?
C’est tout l’espace public représenté qui est en train de verser dans le second degré, ce niveau Méta qui fait instantanément du spectateur un complice dans l’éradication du sens et son remplacement par une sorte de cynisme branché, sans portée critique véritable mais porteur de tous les signes d’un détachement de bon ton qui en mime les effets.
“Le cinéma, à mon sens, est mort en devenant un art de la maîtrise, dès le second film des frères Lumière. Le prolongement de cette forme morte de cinéma se trouve dans le virtuel. Le premier film des Frères Lumière quant à lui, se prolonge avec Rohmer, Kiarostami, les Straub et c’est une aventure folle.”
« Les médias assimilent sans doute leurs reportages sur les stratégies politiques aux principes d’objectivité : se contentant d’exposer les tactiques électorales, ils pensent alors s’absoudre de partis pris idéologiques. C’est cependant tout le contraire qui se produit… »
Brèves éditoriales sur les médias, de 2001 à 2004. Observation des faits significatifs, absurdes ou inquiétants qui se manifestent dans la culture des médias de masse. 1ÈRE PARTIE (2003-2004).
Archives des brèves éditoriales, 2e partie (2002).