Tous les téléphages l’auront remarqué, la cuisine a la cote ces temps-ci à la télévision : Les chefs, Kampaï, A la di stasio, Les touilleurs ne représentent qu’un très mince échantillon d’une offre de programmes qui va croissante, le genre se déclinant désormais dans une variété de formats.
Les jeux télévisés existent dans une grande variété de formes, mais une majorité d’entre eux entretiennent avec l’idée de « culture générale » une relation bien définie, qui se présente sous deux grands modes…
Ainsi, la paléo-télévision (qui recoupe en gros son premier quart de siècle d’existence) nous « parlait du monde extérieur » et le faisait le plus souvent en adoptant un ton professoral et distancié ; son modèle était essentiellement pédagogique, l’ensemble des téléspectateurs faisant figure de « grande classe » qu’il s’agissait, selon la nature des programmes, « d’éduquer, d’informer ou de distraire ». La néo-télévision qui la remplace à partir des années 1970 se préoccupe de moins en moins de la réalité et de plus en plus d’elle-même ; en fait, c’est le contact avec le téléspectateur qui devient sa principale obsession.
Y a-t-il une spécificité de la webtélé de fiction ? Quelque caractère qui la définisse et qui permette de la distinguer des autres types de dramatique télévisuelle? Je ne parle pas ici des éléments par trop évidents et qui regardent surtout son format : brièveté, économie de moyen, etc., mais bien d’un rapport spécifique qu’elle développerait avec son spectateur, comme le cinéma et la télé, d’une esthétique en quelque sorte qui dépende du lieu – l’ordinateur, le téléphone portable – où elle est ordinairement consommée ?
Mad Men est la série de l’heure aux États-Unis, et la preuve par l’exemple que la fiction télévisée n’a plus aucun complexe à avoir face à la production destinée au grand écran : en fait, au moins 95% de tout ce qui est conçu pour le circuit des salles au sud de nos frontières ne peut même pas se comparer, ni en qualité ni en intelligence, à cette émission remarquable qui élève d’un cran les standards même les plus exigeants de la meilleure télévision.
C’est cette triple allégeance (au jugement a priori sur la télé, aux vedettes bouche-trou et au public-alibi), pourrait-on dire, qui mine dans son actualisation l’idée derrière C’est juste de la tv, par ailleurs assez séduisante. Mais cela ne devrait pas trop nous surprendre : dans la mesure où c’est tout le paysage télévisuel en mutation qui semble se plier volontairement à cette stratégie dialectique entre le Quidam et la Star, il est dans l’ordre des choses qu’une émission qui s’adresse au même public et se positionne tel un miroir face à ses goûts et dégoûts finisse par en reproduire les tics majeurs.
Entretien avec Bruno Dumont réalisé le 27 février 2010, à Montréal, dans le cadre de la rétrospective que lui consacrait les Rendez-vous du cinéma québécois.
Entretien avec Bruno Dumont réalisé le 27 février 2010, dans le cadre de la rétrospective que lui consacraient les Rendez-vous du cinéma québécois.
La transformation qu’il s’apprête à subir est donc invariablement présentée comme la réparation d’une injustice. Le geste doit en être un de réappropriation d’une identité perdue ou jamais complètement assumée, et non comme l’expression d’un désir égoïste. L’équipe des spécialistes chargés de mettre en œuvre les diverses opérations est alors introduite, chacun pratiquant à l’écran son diagnostic et les actions qu’il s’apprête à prendre. Le sujet est ensuite complètement isolé de son milieu pour plusieurs semaines, période qui nous est présentée sous la forme d’un montage des transformations, invariablement ponctué par une série d’aveux prononcés par le « cobail » – à ce stade, il en vraiment toutes les apparences -, découragement et enthousiasme se succédant à mesure que son apparence se transforme.