Autant y aller par la fin, par la dernière pierre de l’édifice d’images.
Analyse d’une image de l’épisode 2A des Histoire(s) du cinéma.
Tout se passe comme s’il y avait un équilibre secret et profond entre les troupes de l’art conformiste et ses voltigeurs audacieux. C’est là un phénomène de complémentarité bien connu en sociologie, où Claude Lévi-Strauss l’a décrit excellement: l’auteur d’avant-garde est un peu comme le sorcier des sociétés dites primitives: il fixe l’irrégularité pour mieux en purifier la masse sociale. Nul doute que dans sa phase descendante, la bourgeoisie n’ait eu un besoin profond de ces conduites aberrantes, qui nommaient tout haut certaines de ses tentations.
Tour à tour, petits et gros, adultes et enfants, s’avancent lentement sur le tremplin, et d’une légère ou puissante flexion des jambes qui se communique à la planche en une vibration qui les propulse, sont lancés, le corps souvent désarticulé, en suspension, quelques fractions de seconde, avant d’être soumis au principe de gravité et englouti dans les profondeurs fraiches de l’eau. Rarement élégant, purement ludique, le plongeon repose sur un plaisir que je comprends, en principe, mais que je ne parviens pas tout à fait à partager (je ne crois pas y avoir pensé activement avant).
Réflexion libre sur Une femme mariée à partir de divers détails, obvies et obtus, repérés au cours du visionnement.
Une lettre à Manon Dumais rédigée suite à une chronique cannoise portant sur le dernier film de Philippe Garrel, “La frontière de l’aube”.
Version intégrale d’un entretien avec Karine Boulanger et Viva Paci, commissaires du cycle de films « télé-utopie : Rossellini, Rohmer, Godard, Ruiz » présenté à la Cinémathèque québécoise du 9 janvier au 8 mars 2008.
Les mérites évidents des restaurations filmiques empêchent souvent de percevoir certaines erreurs de principe sur lesquelles elles se fondent, et qui ont trait à la singularité historique de la production et de la réception des œuvres.
Dans les « ruines » d’une première exposition, Godard a inventé un « chantier », un espace de jeu conçu pour un visiteur mathématicien féru d’art combinatoire. Le montage n’est pas dans ces surimpressions éblouissantes auquel il nous a habitué, mais se produit au fil des déplacements, et au gré de notre imagination monteuse, pour qui se prête au jeu.
Réflexions sur l’autoportrait au cinéma à partir de films de Cocteau (La villa Santo Sospir), Wenders (Carnets de notes sur les vêtements et les villes), Kramer (Berlin 10/90), Akerman (Chantal Akerman par Chantal Akerman), Olivier Fouchard (9 1/2) et Jun’ichi Okuyama (Frameless 16).
L’homme ordinaire du cinéma est-il un évadé, ou un prisonnier ? Le cinéma n’est-il un lieu d’évasion, précisément parce que, en même temps, il nous enferme ?
Hors champ pose ce mois-ci un “regard sur l’enfermement” et propose trois trajectoires qui explorent, chacune à leur manière, un axe possible de cette vaste question.