Garrel met en scène, dans ses films, des solutions similaires à Baudelaire pour échapper au temps. L’amour y est tout aussi destructeur. On parle souvent d’amour fou mais ne devrait-on pas plutôt le désigner par amour diabolique ? La folie et le diable n’ont-ils pas, à travers les siècles, partagés plus d’une fois une histoire commune ?
Ce texte sur l’actualité d’André Bazin est paru dans le n° 142 de [24 images-> [url=http://www.revue24images.com/ ]]http://www.revue24images.com/][/url] (juin-juillet 2009), qui célébrait les 30 ans de la revue avec un dossier, vaste et riche, sur « L’amour du cinéma ». Nous le reproduisons ici avec l’aimable autorisation de Philippe Gajan et Marie-Claude Loiselle.
Il est manifeste qu’une des choses que l’homme ne fait naturellement pas en public, c’est bien de copuler ou de faire l’amour et que cette activité privée est bien, par contre, le garant que l’homme acquiert le statut de civilisé, qu’il a un réel plaisir personnel sans la complaisance d’un public-miroir. Le jour où l’on sera parvenu à montrer un phallus et un vagin communiquant ardemment en gros plan sans être au moins troublé, on pourra se féliciter d’avoir éradiqué la sexualité humaine.
Chronique parisienne, tenue entre le 19 novembre et le 6 décembre 2008. Remarques et réflexions sur des films vus, et des films ratés.
Cet entretien a été réalisé en octobre 2008 à l’occasion du passage à Montréal d’Abdellatif Kechiche dans le cadre d’une rétrospective/hommage qui lui été consacré au dernier Festival du nouveau cinéma (2008).
Une lettre à Manon Dumais rédigée suite à une chronique cannoise portant sur le dernier film de Philippe Garrel, “La frontière de l’aube”.
Chez Claire Denis on aime, on cohabite, on dresse, on tue, on dévore ou on désire sans jamais s’expliquer, de même que le corps accepte ou rejette un organe : question de rythme vital, ou fatal. On aboutit ainsi à une dernière question : Est-ce ce rythme qui m’a permis de passer 90 minutes avec tous ces inconnus ?
À découvrir à la Cinémathèque québécoise du 11 au 21 octobre.
Il n’y a rien ici de proprement idéologique, mais une volonté ironique et joyeusement démystificatrice de cerner au plus près les motivations secrètes qui régissent les relations entre les hommes et les femmes. En définitive, le cinéma de Bonitzer est un cinéma discret, fondamentalement humble par la critique de la vanité qu’il opère et du brouillard que l’individu s’ingénie à développer autour de lui pour ne jamais y voir clair.
Je n’avais pas du tout d’idée de ce que j’allais raconter, mais je me disais que le point de départ du film était les trois premiers vers de La divine Comédie : « Au milieu du chemin de ma vie, je me trouvais dans une forêt obscure car j’avais perdu la voie droite. »
Si vous voulez, pour ma part, les personnages que je mets en scène ont un rapport à l’écriture, aux mots : professeur dans Encore, critique dans Rien sur Robert, journaliste en vacances dans Petites coupures. De même, dans mon dernier film, Je pense à vous, le personnage d’Hermann est éditeur, il a donc un rapport au monde de l’écrit.
Montage de textes, de citations, de photographies et de documents, en hommage à Danièle Huillet et Jean-Marie-Straub.
Lorsque, il y a vingt ans, j’ai eu pour la première fois l’idée d’écrire un article sur les films de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, j’avais pensé lui donner le titre : « Curiosité », ou même : « Enthousiasme ». Prenant le contre-pied d’un ensemble de réflexions théoriques bien pesantes qui circulaient à l’époque sur les films de Straub-Huillet, je voulais plutôt souligner une dimension rare, immédiate et agréable de leur cinéma, à savoir la précision, la justesse de tout ce qui le compose…
“Depuis maintenant quarante-cinq ans, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet sévissent avec joie dans le monde en fabriquant un cinéma de l’épurement. Depuis plus de quarante-cinq ans, à chacune de leurs œuvres et avec une courageuse économie, ils nous convient à une singulière leçon ; ce qui est tout différent que s’ils nous la faisaient.”