Bien évidemment, ce titre pourrait se prêter à l’ensemble des films de la trilogie de Gus Van Sant, mais nous nous concentrerons ici uniquement sur Gerry (2002). Premier volet de la trilogie, Gerry inaugure un changement radical dans la mise en scène du cinéaste.
Cet article aborde le problème de la présence des corps classiques dans les cinématographies modernes, à partir de My Own Private Idaho de Gus Van Sant.
En écho à la rétrospective que lui consacrait la Cinémathèque québécoise cet automne, Hors champ propose un dossier sur le cinéaste américain Gus Van Sant avec des analyses de My own private Idaho, Psycho, Gerry, Elephant, Last Days, ainsi qu’un entretien avec la compositrice canadienne Hildegard Westerkamp. À lire également dans ce numéro, un important dossier en hommage à Danièle Huillet, qui nous a quittés le 10 octobre dernier.
« Comment un homme peut-il captiver le regard des hommes, éveiller l’angoisse et la sympathie, comment peut-il devenir visible ? Badlands de Terrence Malick appartient à ce type d’œuvres qui semble répondre à cette seule question. »
« Milestones de Robert Kramer, sorti en 1975, dégage l’attraction qu’ont certaines images, à la fois très complexes et « immédiates », qui nous saisissent au premier regard ; cette attraction lui vient justement de ce qu’il semble pouvoir arrêter le mouvement (politique, physique, temporel) qu’il porte en une position singulière, neutre, c’est à dire ni ici ni là. Milestones produit une sorte d’arrêt-sur-image, un moment d’équilibre que l’auteur analyse en partant du temps privilégié du jeu 1.2.3.soleil. »
« Terrence Malick nous fait la démonstration que le cinéma peut encore nous redonner le monde à voir, à ressentir, à éprouver. C’est l’événement que représente cette œuvre immense, et qui ne peut que nous amener à vouloir sans cesse retrouver cette sensation du monde que le cinéma, tel qu’il le pratique, est seul en mesure de faire advenir. »
Réflexions sur l’autoportrait au cinéma à partir de films de Cocteau (La villa Santo Sospir), Wenders (Carnets de notes sur les vêtements et les villes), Kramer (Berlin 10/90), Akerman (Chantal Akerman par Chantal Akerman), Olivier Fouchard (9 1/2) et Jun’ichi Okuyama (Frameless 16).
Sans rejeter la légitimité de la fiction pour représenter des personnes réelles et connues publiquement, ou des événements marquants et documentés, il reste qu’on peut parfois se questionner sur l’intérêt de réincarner dans l’artifice des sujets déjà largement immortalisés dans les images…
En parvenant à attirer vers son personnage bipolaire l’empathie du spectateur, qui s’accroît même à mesure qu’il tue, Cronenberg rejoint avec grande force et finesse l’un des motifs majeurs du plus grand cinéma classique américain…
Ce thème du double, point de jonction où va s’opérer une confusion entre le réel et l’imaginaire, génère à son tour les rivalités, le mimétisme des personnages comme si ces derniers, tel l’envers et l’endroit, l’ombre et la lumière, étaient l’amalgame de deux moitiés « opposées » en perpétuel conflit, conflit qui aboutit à ce que ces mêmes personnages finissent par se mépriser ou sombrer dans un profond masochisme.