Archives des brèves éditoriales, 2e partie (2002).
Le médium possède des caractéristiques propres toujours susceptibles d’influer sur le type d’images qu’il engendre, l’intérêt et la valeur de ces images. C’était le sujet central du premier texte de ce dossier, analysé plus en détail par la comparaison entre les films amateurs tournés sur pellicule 8mm et ceux tournés en vidéo. La proposition étant que les particularités techniques du médium induisent certains gestes dans la manière de tourner les images et affectent le choix de filmer telle ou telle chose.
La vidéo est de toute évidence le médium de notre époque et celui de notre culture. Au cours des trente dernières années elle a proliféré comme aucun autre médium dans le monde des arts (diffusion élargie dans les musées, galeries d’art et festivals de cinéma, intégration à tous les arts de la scène, à la culture techno, enseignements spécifiques dans les écoles d’art…), en plus d’être le support du média de masse qu’est la télévision. En tant que technologie de l’image, dans toutes ses variantes, son étendue est encore plus vaste ; caméras amateures, cinémas maison, documents corporatifs, Internet, surveillance… L’omniprésente possibilité de tout capter en images.
Il n’est pas toujours mal de “faire semblant”, tant qu’on demeure conscient de jouer un rôle. C’est du moins le principe fondamental qui anime Peter, dans le premier long métrage d’Atom Egoyan, le trop peu connu Next of Kin (1984).
La publicité est un lieu où les intérêts privés peuvent à leur guise propager des images et des croyances sur des sujets qui dépassent leurs produits et leur champ de compétence réservé.
Le Viagra est apparu. La fontaine de jouvence devenue réalité et disponible sur prescription. Tout de suite s’est déployée une large campagne publicitaire, ou disons, selon son apparence, un message “d’intérêt publique sur la santé”. Un terme auparavant circonstentiel s’est alors installé dans le langage courant, à la télévision, dans le bureau du médecin, il a institué un fait social, a créé une maladie répandue au point d’atteindre “un homme sur trois” : c’est “la difficulté érectile”.