“Raconter des histoires a d’abord été le travail de ceux qui avaient la tâche d’éveiller les hommes à leur vie, vie qui se passe, qui devient, qui se termine, comme les histoires. La vie peut aussi par moment se concentrer dans un événement lourd qui lui donne du poids en la bousculant devant la mort et lui présente un choix qui doit se résoudre dans l’éveil. L’histoire racontée a souvent cette forme et c’est ainsi qu’elle donne la vie, car c’est de la sorte seulement qu’elle doit la donner, en l’élevant jusqu’à son enjeu.”
« …ce n’est pas en parlant de la mort qu’on en éprouve l’épreuve. Ce n’est pas non plus en martelant des phrases enguirlandées de qualificatifs et d’adverbes, que ce film trouve son efficacité, c’est plutôt quand il décide de se taire. »
La critique s’en est prise au FFM et à son directeur, mais personne n’est venu remettre en question le soutien que ce festival obtient de la part des institutions culturelles, privées et publiques.
Or, en se demandant ce qui permet à ce festival de tenir la route on verrait avec netteté se profiler les erreurs de formules, mais aussi les problèmes d’un système culturel plus grand qui le supporte et qui, lui, ne tient pas encore à voir le FFM disparaître.
Aujourd’hui, la possibilité de faire des films est là, grimpante et dérangeante. Exprimer son individualité et sa personnalité par la voie des images devient non seulement facile, mais c’est comme si l’impossibilité passée de ce projet gonfle l’urgence de l’accomplir aujourd’hui. La nouveauté de l’accessibilité élève la création vidéo en un quasi-devoir ; un possible immense s’est ouvert, il faut le remplir. Le matériel disponible – caméra, système de montage, etc. – devient le premier stimulant dans la chaîne du projet artistique. Le « je peux » déclenche le « je veux ».
«…C’est exactement ce que je nomme la « vérité extatique », qui est au centre de mon travail. Très tôt, j’ai eu le sentiment que ce serait seulement par l’invention et la stylisation que je pourrais toucher la vérité profonde d’un personnage, même dans un documentaire…»