Creuser un Enfer pour ses personnages et les inviter ensuite à s’y démerder n’est pas une idée neuve. Nombreux sont les réalisateurs qui avant de créer des personnages préfèrent créer des victimes. Utiliser la misère pour dénoncer le système, la souffrance et les inégalités n’est pas non plus une idée particulièrement novatrice. Je précise d’ailleurs que ce n’est ni une mauvaise, ni une bonne idée.
Hommage à Paul Clipson, décédé le 3 Février 2018.
Suite à la présentation, durant le FNC 2017, de La part du diable, nous avons eu l’immense bonheur de discuter avec Luc Bourdon et Michel Giroux, le monteur du film, pour parler d’archives, de droits à l’image, mais aussi pour pénétrer la forge, la fabrique, la petite usine de ce film somptueux, qui nous a bouleversés. Il s’agissait aussi de reprendre un dialogue avec la revue Hors champ qui avait débuté en 2008, à l’époque de la sortie de La mémoire des anges.
Etablir une cartographie des ruines au Liban revient à appréhender cette hétérogénéité des vestiges, autant que ses stratifications temporelles. Comment appréhender Beyrouth après le désastre, comment représenter une ville en ruines, dont les repères spatio-temporels seraient rompus ?
La revue Hors champ est heureuse de présenter une rétrospective complète du cinéaste franco-libanais Ghaasan Salhab, du 27 janvier au 2 février, à la Cinémathèque québécoise et à la Lumière Collective. En présentant cinq longs métrages de fiction et trois essais réalisés par le cinéaste entre 1998 et 2016, cette programmation place, pour la première fois, son travail de fiction et sa pratique d’essai filmique côte à côte.
« Le matin du 25 décembre, des gens respirent quelque chose du bonheur et ce butin précieux leur sort doucement des narines et de la bouche comme une boucane de locomotive. Sur le manteau craquant de l’hiver, les mains dans les poches, leur pas est généreux et pressé. Vous soupçonnez d’ailleurs avec raison que les énergies de la saison en pourvoient la cadence. Mais au-delà des apparences, en ce jour de Noël, à quoi pensent les gens ? »