Suite à la présentation, durant le FNC 2017, de La part du diable, nous avons eu l’immense bonheur de discuter avec Luc Bourdon et Michel Giroux, le monteur du film, pour parler d’archives, de droits à l’image, mais aussi pour pénétrer la forge, la fabrique, la petite usine de ce film somptueux, qui nous a bouleversés. Il s’agissait aussi de reprendre un dialogue avec la revue Hors champ qui avait débuté en 2008, à l’époque de la sortie de La mémoire des anges.
Etablir une cartographie des ruines au Liban revient à appréhender cette hétérogénéité des vestiges, autant que ses stratifications temporelles. Comment appréhender Beyrouth après le désastre, comment représenter une ville en ruines, dont les repères spatio-temporels seraient rompus ?
La revue Hors champ est heureuse de présenter une rétrospective complète du cinéaste franco-libanais Ghaasan Salhab, du 27 janvier au 2 février, à la Cinémathèque québécoise et à la Lumière Collective. En présentant cinq longs métrages de fiction et trois essais réalisés par le cinéaste entre 1998 et 2016, cette programmation place, pour la première fois, son travail de fiction et sa pratique d’essai filmique côte à côte.
« Le matin du 25 décembre, des gens respirent quelque chose du bonheur et ce butin précieux leur sort doucement des narines et de la bouche comme une boucane de locomotive. Sur le manteau craquant de l’hiver, les mains dans les poches, leur pas est généreux et pressé. Vous soupçonnez d’ailleurs avec raison que les énergies de la saison en pourvoient la cadence. Mais au-delà des apparences, en ce jour de Noël, à quoi pensent les gens ? »
J’écris après. Alors que déjà se dissipe le souvenir de ces nuits projetées. Que s’émousse ce qui était encore il y a quelques jours, quelques heures, saillant dans la mémoire. La précision de certains rythmes, sensations, bruits, non décantée, revenait simplement. Il faut désormais faire un peu d’effort.
Retour sur deux films du Festival Nouveau Cinéma par Sylvain Lavallée.
« La vie donne parfois au plus petit geste le retentissement d’une victoire. Et le cinéma a ceci d’émouvant qu’il restitue la densité de l’ordinaire en enregistrant cette profusion de signes presque imperceptibles qui en font l’étoffe. […] »
Tout commence par une image, ce texte comme la vie du cinéphile qui en est l’auteur. Une image des origines si l’on veut, une image de mon origine, mais aussi une image qui nous pointe vers l’origine de toute image, ou plutôt une image dont l’origine nous échappe, ce qui nous incite, en retour, à contempler cette question de l’origine, précisément parce que la réponse n’est pas donnée.