Conversation autour du court-métrage Dites-lui réalisé par Rémy Besson et monté par Anne Gabrielle Lebrun Harpin. Le film met en scène le rapport complexe entre témoignage et traduction à travers un montage de rushes de Shoah de Lanzmann.
Un texte présenté dans le cadre de la série CRITIQUES organisé et présenté par VISIONS, en collaboration avec Hors champ.
Un des passages les plus étranges de l’Odyssée d’Homère concerne un certain Elpenor, « tout jeune homme point trop vaillant dans les combats et peu ferme d’esprit ».
Carnet du retour d’une tournée du Livre d’image en Drôme/Isère du 3 au 13 mars 2020.
J’étais réticente devant ces Histoire(s) du cinéma qui, bien honnêtement, me semblaient n’offrir qu’une insurmontable ascension ou, plus tétanisante encore, une mer sombre aux mouvements indiscernables, qui au mieux, terrifie, au pire, paralyse. Devant ce flot insaisissable, ce trop plein d’informations d’une hétérogénéité essoufflante, j’étais médusée.
Été 1999. Dans les bureaux d’Hors champ de la rue Ste-Catherine, il y avait des projections de choses « rares », montrées en VHS. Un soir, on avait programmé un Godard récent, repiqué de la télé française qui venait de le diffuser, envoyé par la poste par un ami, en PAL-Secam. Il s’agissait des Histoire(s) du cinéma.
“Je me sens comme un aventurier à partir sur les routes de la Drôme et de l’Isère avec le film de Jean-Luc Godard. C’est extrêmement émouvant et excitant de participer à cette aventure des diffusions du film en France. Vincent Capes de ZO/Anima nous avait dit qu’il avait imaginé cette tournée comme une tournée de groupe de rock. Et je ressens cette même sensation d’excitation du départ, et une légère inquiétude, un peu diffuse et stimulante, de l’aventure qui démarre, que lors des tournées que j’ai faites avec les groupes de musique dans lesquels je jouais.”
Comme artiste et chercheuse, ma pratique pluridisciplinaire explore la question de l’indicible, des choses dont on ne doit pas parler dans l’espace social ainsi que de l’incapacité du langage à rendre compte des états affectifs forts. C’est donc sous cette prémisse, que j’ai choisi de décortiquer, un peu, une image bien précise des Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard.
C’est le seul passage de mon mémoire de maîtrise que j’ai eu le désir de relire. Il concerne une image « originaire », sur bien des points, dans ma relation aux Histoire(s).
Un Carnet de… Paris. Entre les manifestations des Gilets jaunes, Les Misérables et la rétrospective Godard.
Parce que l’amour est le contrechamp parfait à la catastrophe.