Il est étonnant (et heureux) de retrouver, flanqué au milieu d’une programmation de films plus ou moins imbéciles, plus ou moins réussis, l’un des films les plus accomplis de toute l’histoire du cinéma, et dont les nombreuses émules maladroites qu’il a générées (quelques-uns rodent à Fantasia, au FNC, au FFM) ne font que confirmer, par la négative, la grandeur et la caractère indépassable de son accomplissement.
Parcours en brèves de la 35e édition du FNC.
Les mérites évidents des restaurations filmiques empêchent souvent de percevoir certaines erreurs de principe sur lesquelles elles se fondent, et qui ont trait à la singularité historique de la production et de la réception des œuvres.
Suite aux articles parus dans The Gazette les 12 et 17 novembre dernier ainsi qu’à l’éditorial paru dans ce même quotidien le 18 novembre mettant en cause les Rencontres internationales du documentaire de Montréal ainsi que les commissaires du programme de films documentaires iraniens aux RIDM, nous croyons impératif de devoir rectifier la situation, de dénoncer les mensonges qui ont été prononcés, et de répondre clairement aux attaques et insultes qui nous ont été adressées.
Dans le cadre des RIDM, Hors champ présente un programme de documentaires iraniens qui rassemble des œuvres phares des années 1960 et 1970 et des films très récents réalisés par ces mêmes cinéastes ou encore par de jeunes réalisateurs. Dialogue entre le passé et le présent, entre continuité et rupture.
Arrimant la technologie à une vision et une voix des plus personnelles, il incarne plus que quiconque le credo esthétique de Tarkovski selon lequel « le cinéma est un art sérieux et difficile, lourd de sacrifices ». Avec ses éclairages impressionnistes, ses rythmes lancinants et sa mise en scène sophistiquée, Sokourov pourrait être considéré comme le plus rigoureux des cinéastes actuels tant en documentaire qu’en fiction.
La critique s’en est prise au FFM et à son directeur, mais personne n’est venu remettre en question le soutien que ce festival obtient de la part des institutions culturelles, privées et publiques.
Or, en se demandant ce qui permet à ce festival de tenir la route on verrait avec netteté se profiler les erreurs de formules, mais aussi les problèmes d’un système culturel plus grand qui le supporte et qui, lui, ne tient pas encore à voir le FFM disparaître.
“ J’ai d’abord photographié ce qui était autour de moi; je me suis toujours demandé pourquoi on ne pouvait pas raconter certaines histoires, pourquoi certaines choses n’étaient jamais dites. Quand j’étais jeune, tout était supposé être très bien, il n’y avait supposément ni toxicomanie, ni alcoolisme, ni abus d’enfant. “
Entretien avec le cinéaste Larry Clark.
« J’ai réellement envie de faire des œuvres physiques, qui affectent le corps, de telle sorte que l’expérience est une véritable expérience, et n’engage pas seulement une saisie conceptuelle. »
L’effet-Snow se situe précisément dans l’écart entre une expérience concrète, corporelle de l’œuvre et ses dimensions discursives ou conceptuelles, comme si le cercle ne parvenait jamais à se boucler tout à fait, et que l’oubli était intégralement lié à sa mise en mémoire.
“…Vue rétrospective contradictoire, à l’instar de ce cinéma qu’annuellement les Rendez-vous rassemblent, diffusent, nomment, interrogent. Un cinéma certes en croissance marquée, mais perpétuellement partagé entre, d’une part, ses visées de modeste et indépendante cinématographie des “auteurs” et de l’expression socio-culturelle plus personnelle ; d’autre part, ses ambitions de compétition nationale et internationale ainsi que ses rêves d’“oscarisations” possibles, générés par ce que l’on a nommé le “cinéma des producteurs et des PME audiovisuelles”…”