Bovenbad (La piscine)
Vu un peu par hasard lors du FCMM 2000, Bovenbad (La Piscine) de Mirjam Bœlsums et Lony Scharenborg constitue l’une de ces trop brèves rencontres qui révèle et célèbre le charme discret de la vie dans ses manifestations les plus grégaires.
Situé dans et autour du bassin d’une piscine publique d’Amsterdam, ce documentaire prend pour point de départ la baignade en groupe et en fait un film sur le cycle de la vie dans l’élément même de ses débuts : l’eau.
De l’ouverture sur des femmes enceintes aux prises avec une gymnastique prénatale jusqu’aux vieillards en fin de course, c’est un filmage simple, intimiste et fluide comme le contenu du bassin qui installe un réel solidement appuyé par la véritable beauté des images.
Du coup, c’est aussi un échantillonnage de la société hollandaise (Bœlsums est sociologue de formation) que l’on soumet à l’implacable passage du temps : nouveaux-nés, femmes, nudistes gais, familles nucléaires, etc., etc. Tous viennent ici pour des motifs différents : draguer, nier la solitude, se soumettre à l’obligation qu’ont les parents hollandais d’apprendre à nager à leurs rejetons ou simplement pour se détendre.
Ils incarnent dès lors, par leurs différences dans ce lieu simple qui les unit et par ce temps porteur d’une fatalité universelle, rien de moins que les grandeurs et misères quotidiennes de l’humanité. La beauté de la lenteur, semblable au souffle que l’on retient sous l’eau, résume alors une vie et ses innombrables variations organiquement condensées en 43 minutes.