Pour accompagner la rétrospective des films de Lav Diaz à Montréal, nous nous sommes entretenus avec le cinéaste pour retracer les jalons de sa carrière, situer le contexte ainsi que les spécificités culturelles et géopolitiques de ce cinéma profondément de son temps, qui nous parle d’un autre temps.
Stéphane Breton, ethnologue français et maître de conférence à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, part vivre plusieurs années en Nouvelle-Guinée indonésienne où il étudie plusieurs tribus avant de s’installer parmi les Wodani, peuple de Papouasie occidentale. Il apprend leur langue et, près du village, il construit sa propre maison. Lors des séjours passés parmi eux, il réalise deux films sur trois ans de tournage : Eux et moi (2001) et Le Ciel dans un jardin (2003), diffusés sur la chaîne franco-allemande Arte.
Plusieurs cinéastes ont décrit le rapport d’extrême proximité que le cinéma entretient avec la dimension onirique de l’existence. Mais à ma connaissance, et même si pour sa part Abbas Kiorastami se félicite que les gens s’endorment durant la projection de ses films, personne n’est allé aussi loin dans l’exploration de la dimension onirique du cinéma qu’Apichatpong.
Deux grands cinéastes se sont éteints en septembre, Arthur Lamothe (1928-2013) et Michel Brault (1928-2013). Leurs oeuvres ont eu chacune une profonde influence sur le cinéma québécois. Ils ont illuminé les mondes et les gens qu’ils découvraient, des réalités cachées, belles ou révoltantes, à travers des images impérissables qui continueront de s’imprimer dans la mémoire de ceux qui voient leurs films.
Le projet documentaire 7 up !, qui a débuté en 1963 et dont les plus récents épisodes ont été diffusés le printemps dernier à la télévision anglaise, constitue une des entreprises les plus fascinantes de l’histoire du petit écran.
La mystique du cinéaste en est une du souvenir et du re-souvenir. Le sens des images « souvenues » sera celui du plus universel, du plus simple dans sa signification et du plus complexe dans sa greffe à la mémoire qu’on nous donne à voir qui, précisément dans cette série, semble se soucier d’une histoire de la poésie et de la condition humaine et donne à la caméra le rôle de témoins des déclins et des illusions.
Colin Low, formé à l’école de l’ONF, est d’abord un documentariste et c’est en tant que documentariste que son œuvre entretient des rapports étroits avec
l’histoire du cinéma québécois, comme deux solitudes qui se répondent, l’une étant le miroir de l’autre, sans que ni l’un ni l’autre ne le perçoive trop clairement.
C’est lors des plus récentes rencontres internationales du documentaire que le cinéaste français Jean-Charles Hue venait nous présenter son docu-fiction intitulé La BM du Seigneur, une plongée dans la communauté yéniche, l’un des nombreux peuples migrants de l’Europe occidental. Trop souvent identifié comme gitans ou manouches, les Yéniches ne proviennent pas de la même souche ni du même terreau culturel, ils sont de surcroît de confession évangélique.
C’est ce que nous décrit Hue dans son film : la conversion de Frédéric Dorkel suite à l’apparition d’un ange. Il met en scène ce qu’il documente depuis maintenant plus de sept ans, c’est-à-dire la vie et les illuminations concrètes d’une communauté où subsiste encore une part de mythe, bien loin de la raison occidentale.
Discussion avec un documentariste à la pratique surprenante et à l’esprit éveillé.
Analyse détaillée du film Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato (1979) offrant une contextualisation politique, sociologique et mythologique.
L’intérêt de La théorie du tout tient à la fois de l’intelligence du discours et de sa mise en forme cinématographique. Car jamais ici la rigueur esthétique ne s’écrase devant le sérieux du propos. Pas plus qu’elle ne cède à une soi-disant efficacité du spectaculaire afin de convaincre.
Mary Ellen Davis fait partie du paysage cinématographique montréalais depuis plusieurs années. Nous avons échangé avec la cinéaste à propos de son cinéma et de sa démarche (en particulier Territoires), des films du cycle de films documentaires Regards palestiniens qu’elle avait programmé à la Cinémathèque et, plus généralement, des modalités de son engagement.
Les vastes espaces naturels font évidemment partie des images emblématiques du Canada et occupent une place importante dans la collection de l’Office national du film. Mais au-delà des panoramas spectaculaires, des cinéastes se sont intéressés au rapport des hommes avec la nature, à travers leur mode de vie, leurs connaissances, leur langage et leur imaginaire.