High Plains Drifter est seulement le deuxième film de Clint Eastwood en tant que réalisateur, mais il force l’admiration tant il est maîtrisé ; et lorsqu’on le compare aux autres projets du célèbre californien à la même époque – des œuvres telles Play Misty for me, Breezy, The Eiger Sanction, moins achevées – on s’étonne même de ses nombreuses qualités.
Cet arbre, ce héros, est notre ancre, celui qui permet d’organiser en réflexions concentriques la résolution de notre problème premier : comment est mort le western? À la façon du dévédéphile voyageur d’époques, nous y viendrons et y reviendrons avec un regard à chaque fois renouvelé.
Le western peut être considéré comme le récit d’une disparition. Cet article explore le thème du crépusculaire dans le western (film, littérature) tout comme les thèmes et les modalités (citations, références, acteurs) de ce qu’on a appelé le “western crépusculaire”, et qui signe la disparition ou la survivance paradoxale du genre.
Accompagnement à la programmation de la Cinémathèque Québécoise en avril. Nouveaux regards sur le genre et ses mythes. Un parcours à travers dix-sept œuvres atypiques du western. Sam Peckinpah, Arthur Penn, Clint Eastwood, Michael Cimino…
La transformation qu’il s’apprête à subir est donc invariablement présentée comme la réparation d’une injustice. Le geste doit en être un de réappropriation d’une identité perdue ou jamais complètement assumée, et non comme l’expression d’un désir égoïste. L’équipe des spécialistes chargés de mettre en œuvre les diverses opérations est alors introduite, chacun pratiquant à l’écran son diagnostic et les actions qu’il s’apprête à prendre. Le sujet est ensuite complètement isolé de son milieu pour plusieurs semaines, période qui nous est présentée sous la forme d’un montage des transformations, invariablement ponctué par une série d’aveux prononcés par le « cobail » – à ce stade, il en vraiment toutes les apparences -, découragement et enthousiasme se succédant à mesure que son apparence se transforme.
La fiction télévisée semble suivre en ce moment deux directions distinctes: soit elle emprunte massivement au cinéma certaines de ses caractéristiques, ouvrant au sein de l’espace télévisuel un créneau « cinéphilique »; soit elle tente par divers moyens de jouer jusqu’au bout le jeu de la télévision et tende ainsi à adapter sa stratégie aux caractéristiques propres du petit écran.
Nombreux sont les cinéastes qui, dans un même élan, éveillent les rêves des spectateurs et donnent des cauchemars aux commentateurs. Rares sont en revanche ceux qui provoquent un tel phénomène en ne sombrant jamais dans les abîmes de la trivialité. Terrence Malick appartient à cette lignée d’artistes. Sa singulière propension à engendrer simultanément le réconfort du Cœur et l’inconfort de la Raison a des origines aussi multiples que difficiles à cerner. Comme s’il avait voulu dresser des remparts infranchissables autour de la citadelle de sa pensée, l’auteur de ces oscillations énigmatiques a fait de son ouvrage une longue série de questions, dont la principale caractéristique est de n’accorder aucune place aux réponses explicites. Ce choix a certes allégé ses œuvres des désastreuses pesanteurs de la démonstration ; mais en faisant prévaloir la sensation sur l’intelligibilité, il a rendu plus difficile encore le travail des amateurs d’herméneutique.
Cinéaste expérimental majeur, Ken Jacobs a récemment terminé une œuvre vidéo en stéréoscopie anaglyphe, Anaglyph Tom (Tom with Puffy Cheeks). Il y revisite les images de Tom, Tom, the Piper’s Son, un film de 1905 qu’il avait déjà utilisé dans son film du même titre de 1968. Autour de cette expérience magistrale, qui explore toutes les possibilités et illusions de l’espace cinématographique, la Cinémathèque québécoise propose un programme d’œuvres vidéo récentes, longues et courtes. De films en vidéos, Jacobs poursuit ainsi une réflexion poétique sur le cinéma, d’une portée et d’une beauté saisissantes.
Entretien avec le cinéaste-documentariste Lech Kowalski à l’occasion de son passage à Montréal et du cycle que lui consacre, du 15 avril au 15 mai 2009, la Cinémathèque québécoise.
Il est manifeste qu’une des choses que l’homme ne fait naturellement pas en public, c’est bien de copuler ou de faire l’amour et que cette activité privée est bien, par contre, le garant que l’homme acquiert le statut de civilisé, qu’il a un réel plaisir personnel sans la complaisance d’un public-miroir. Le jour où l’on sera parvenu à montrer un phallus et un vagin communiquant ardemment en gros plan sans être au moins troublé, on pourra se féliciter d’avoir éradiqué la sexualité humaine.
Le film – ambitieux, techniquement très accompli, bien interprété, vraiment réussi dans sa première demi-heure grâce notamment à des effets de contraste saisissants – souffre d’un défaut majeur qui atténue sa force : l’imagerie.
Avec Burn After Reading, les frères Coen continuent d’opérer – sur un mode plaisant, mais mineur – ce grand saut qualitatif de leur cinéma puisque cette fois, l’œuvre peut être regardée comme une version « détarantinoisée » de The Big Lebowski, tant au niveau de la mise en scène que du récit.