Hors champ présente

CPT <—-> XP : LE CINÉMA DES PREMIERS TEMPS VU PAR LE CINÉMA EXPÉRIMENTAL

Cinémathèque québécoise
24 septembre, 10 octobre et 29 octobre 2010

Une bonne part de l’histoire du cinéma d’avant-garde ou expérimental pourrait se lire comme l’histoire d’un retour aux « origines » du cinéma, tantôt du côté de chez Lumière, tantôt du côté de chez Méliès. Radicale réinvention et ressourcement originaire forment un seul et même mouvement de création dans ce cinéma. De René Clair (Entr’acte) à Maya Deren (The Very Eye of Night), de Kenneth Anger (Rabbit’s Moon) à Ken Jacobs (Tom, Tom, the Piper’s Son), de Al Razutis (Lumière’s Train, Méliès Catalogue) à Ernie Gehr (Eureka), de Hollis Frampton (Gloria, Public Domain) à Peter Tscherkassky (L’arrivée), ces cinéastes tout à la fois rendent hommage et réinventent, pour leur compte, leur premier cinéma, tout en nous permettant de mieux goûter l’inventivité de ce cinéma des débuts. Chacune de ces œuvres fonctionne comme un voyage dans le temps et dans l’espace, qui ré-expose le passé en ravivant son avènement.

Dans le cadre de ce cycle exploratoire « CPT <——> XP, le cinéma des premiers temps revu par le cinéma expérimental », nous parcourrons quelques-uns des moments clés de cette histoire de rencontres et d’échanges, pour voir de quelle manière le cinéma des premiers temps gagne à être vu à la lumière des films d’avant-garde, mais aussi en quoi ces films expérimentaux gagnent en lisibilité une fois juxtaposés avec des films des premiers temps.

Cinémathèque québécoise
335, Boul. de Maisonneuve Est, Montréal
Tél. 514-842-9763 / [url=http://www.cinematheque.qc.ca]http://www.cinematheque.qc.ca[/url]

Ce programme est rendu possible grâce à l’aimable collaboration de la Cinémathèque québécoise et au soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts de Montréal.

L’arrivée du train en gare de Ciotat (Lumière, 1896) ; Lumière’s Train (Arriving at the Station) (Razutis, 1974)

Programmation complète

Vendredi 24 septembre
18h30 – Salle Claude-Jutra

Arrivée du train en gare de Ciotat (Auguste et Louis Lumière, France, 1896, 16mm, 1 min. à 16 i/s, muet) ; Lumière’s Train (arriving at the Station) (Al Razutis, Canada, 1974, 16mm, 7 min.) ; L’arrivée (Peter Tscherkassky, Autriche, 1998, 35mm, 3 min.) ; L’arroseur arrosé (Auguste et Louis Lumière, France, 1895, 16mm, 1 min. à 16 i/s, muet) ; After Lumière – L’arroseur arrosé (Malcolm Le Grice, Grande-Bretagne, 1974, 16mm, 12 min.) ; The Very Eye of Night (Maya Deren, États-Unis, 1959, 16mm, 13 min.) ; L’éclipse du soleil en pleine lune (Georges Méliès, France, 1907, 35mm, 10 min. à 16 i/s, muet) ; Méliès Catalogue (Al Razutis, Canada, 1973, 16mm, 9 min.) ; Rabbit’s Moon (Kenneth Anger, États-Unis, 1950, 16mm, 14 min.) ; Moon Play (Mary Menken, États-Unis, 1962, 16mm, 5 min)

« Lumière. Méliès. De ces deux noms découlent plusieurs œuvres du cinéma expérimental qui retournent aux premiers motifs du cinématographe. Un train rentrant en gare ; un arroseur arrosé ; la lune et ses caprices ; pour en refaire l’inventaire, retrouver le choc des débuts, en ranimer le plaisir ludique, toujours recommencer à zéro en somme, pour mieux voir ce qu’il y aurait à voir. » (André Habib, 2010) Présenté par André Habib

L’arroseur arrosé (Lumière, 1895) et After Lumière (L’arroseur arrosé) (Malcolm le Grice, 1974)

L’éclipse du soleil en pleine lune (Méliès, 1907) ; The Very Eye of Night (Maya Deren, 1959)

Dimanche 10 octobre
19h – Salle Claude-Jutra

Capitalism : Slavery (Ken Jacobs, États-Unis, 2007, DV, 3 min., muet) ; Tom, Tom the Piper’s Son (Billy Bitzer, États-Unis, 1905, 10 min. à 18 i/s, muet) ; Tom, Tom, the Piper’s Son (Ken Jacobs, États-Unis, 1969-1971, 115 min.)

« Tom, Tom [The Piper’s Son] constitue la plus grande analyse de film jamais entreprise, c’est à la fois un modèle théorique, un laboratoire plastique et une caverne aux merveilles. » (Nicole Brenez) Présenté par André Habib

Capitalism : Slavery (Ken Jacobs, 2007)

Vendredi 29 octobre
18h30 – Salle Claude-Jutra

Fisherman’s Warf (Thomas Edison, États-Unis, 1897, 35mm, 1 min. à 16 i/s) ; Return of Lifeboat (Thomas Edison, États-Unis, 1897, 35, 1 min. à 16 i/s) ; Feeding sea gulls (Thomas Edison, États-Unis, 1898, 35mm, 1 min. à 16 i/s) ; Surf at Monterey (Thomas Edison, États-Unis, 1898, 35mm, 1 min. à 16 i/s) ; Sailboat (Joyce Wieland, Canada, 1967, 16mm, 3 min.) ; Seashore (David Rimmer, Canada, 1971, 17mm, 10 min.) ; A Trip Down Market St. Before the Fire (anonyme, États-Unis, ca. 1905, 5 min. à 16 i/s, muet) ; Eureka (Ernie Gehr, États-Unis, 1974, 30 min., muet) ; Gloria (Hollis Frampton, États-Unis, 1979, 10 min., muet) ; Public Domain (Hollis Frampton, États-Unis, 1972, 14 min., 16mm, muet)

« Si le train et la lune sont des motifs importants du cinéma des premiers temps repris par le cinéma expérimental, il en va de même pour la mer et la rue, que ce soit le ressac des vagues repris en boucle par Wieland et Rimmer (qui retrouve les boucles du kinétoscope), ou la fantomatique traversée d’une rue de San Francisco en 1905 par Ernie Gehr. Ces œuvres dites « structurelles » sont avant tout d’exceptionnelles expériences de re-vision du temps. Alliant un inventaire du cinéma dans le « domaine public », réflexion mélancolique et autobiographique sur l’histoire, Gloria et Public Domain confirment l’érudition, l’esprit ludique et la fascination de Hollis Frampton — qu’il partage avec plusieurs cinéastes de sa génération — pour les origines du cinéma. » (André Habib, 2010) Présenté par André Habib

A Trip Down Market St. Before the Fire (1905) ; Eureka (Ernie Gehr, 1974)