Le cinéaste et directeur photo Carlos Ferrand a vécu et travaillé un peu partout à travers les Amériques. Son dernier long-métrage documentaire, Americano, est un voyage captivant à la rencontre de sa « grande famille américaine », de la Terre de Feu jusqu’à l’Arctique…
Chez Claire Denis on aime, on cohabite, on dresse, on tue, on dévore ou on désire sans jamais s’expliquer, de même que le corps accepte ou rejette un organe : question de rythme vital, ou fatal. On aboutit ainsi à une dernière question : Est-ce ce rythme qui m’a permis de passer 90 minutes avec tous ces inconnus ?
À découvrir à la Cinémathèque québécoise du 11 au 21 octobre.
Si croire dans les systèmes idéologiques fut une erreur gravissime (peu repérée à l’époque !), croire en ces nouveaux systèmes du Bien l’est tout autant (peu repérée aussi à notre époque !). « Nos vertus ne sont, le plus souvent, que des vices déguisés. » disait La Rochefoucauld.
Il y a presque quarante ans qu’une nouvelle caste, dans sa stratégie de prédation, tente d’imposer un nouveau capitalisme, un capitalisme hédoniste. Cette formule est du cinéaste et écrivain Pier Paolo Pasolini qui avait compris, dès les années 60 et 70, que le néo-libéralisme devait évoluer sur la “gauche”, devenir « progressiste » et « humaniste », « tolérant », « communicant », histoire de décloisonner et de s’étendre au monde entier pour créer un individu totalement « émancipé », « élastique », ayant perdu tous ses repères familiaux, sexuels, culturels et autres, et ce afin d’être plus facilement soumis au despotisme de la marchandise.
En s’attardant sur les différentes composantes cinématographiques qui définissent le lieu “Exotica”, l’article analyse le principe de mise en scène du film en montrant que, bien avant une liaison narrative, ce sont les résonances entre les éléments de composition du film qui permettent aux séquences de composer un thème.
Il n’y a rien ici de proprement idéologique, mais une volonté ironique et joyeusement démystificatrice de cerner au plus près les motivations secrètes qui régissent les relations entre les hommes et les femmes. En définitive, le cinéma de Bonitzer est un cinéma discret, fondamentalement humble par la critique de la vanité qu’il opère et du brouillard que l’individu s’ingénie à développer autour de lui pour ne jamais y voir clair.
Je n’avais pas du tout d’idée de ce que j’allais raconter, mais je me disais que le point de départ du film était les trois premiers vers de La divine Comédie : « Au milieu du chemin de ma vie, je me trouvais dans une forêt obscure car j’avais perdu la voie droite. »
Si vous voulez, pour ma part, les personnages que je mets en scène ont un rapport à l’écriture, aux mots : professeur dans Encore, critique dans Rien sur Robert, journaliste en vacances dans Petites coupures. De même, dans mon dernier film, Je pense à vous, le personnage d’Hermann est éditeur, il a donc un rapport au monde de l’écrit.
« Réglé » au quart de tour, comme on dit, Exilé est évidemment en dialogue constant avec les « règles du genre » (c’est la règle du jeu), mais comme s’il les redécouvrait pour la première fois, comme si elles se développaient organiquement à partir des nécessités du film, et non par simple obédience à une loi qui lui préexisterait.
Il est étonnant (et heureux) de retrouver, flanqué au milieu d’une programmation de films plus ou moins imbéciles, plus ou moins réussis, l’un des films les plus accomplis de toute l’histoire du cinéma, et dont les nombreuses émules maladroites qu’il a générées (quelques-uns rodent à Fantasia, au FNC, au FFM) ne font que confirmer, par la négative, la grandeur et la caractère indépassable de son accomplissement.
Retour sur deux événements présentés à Montréal au mois d’août 2007, tous deux symptomatiques d’un état de la cinéphilie au Québec.