“ […] Il n’est pourtant pas douteux que le film d’Herzog, empli d’oiseaux peuplant le ciel aussi bien que sculptés (dans le bois) ou autrement figurés (Walter Steiner s’envolant), réitère, en sus de l’amalgame entre l’homme et le volatile éclopé (déséquilibré, le skieur s’écroule, dévale la pente en tourneboulant, sa tête cognant le sol gelé, avant de s’immobiliser sur le dos, bras écartés, knocked-out), la question de la raideur sinon de la rigidité du corps, ainsi que celle de la plaie (on voit notre homme, commotionné et ensanglanté après une chute sévère, recevoir les premiers soins).”
Le désir de voler, l’ascension, la lutte héroïque contre la gravité : plusieurs films de Werner Herzog sont ainsi marqués par un élan vers le ciel. Voler devient une source d’extase, physique et spirituelle, le motif d’un dépassement des limites, l’incarnation d’un rêve qui consume les personnages, mais qui loge dans l’âme humaine depuis toujours …
«…C’est exactement ce que je nomme la « vérité extatique », qui est au centre de mon travail. Très tôt, j’ai eu le sentiment que ce serait seulement par l’invention et la stylisation que je pourrais toucher la vérité profonde d’un personnage, même dans un documentaire…»