Deuxième partie de l’entretien avec Serge Cardinal.
« Terrence Malick nous fait la démonstration que le cinéma peut encore nous redonner le monde à voir, à ressentir, à éprouver. C’est l’événement que représente cette œuvre immense, et qui ne peut que nous amener à vouloir sans cesse retrouver cette sensation du monde que le cinéma, tel qu’il le pratique, est seul en mesure de faire advenir. »
Bienvenue au conseil est une flèche faite d’un bois dont Téléfilm Canada n’a pas voulu… De ce refus, au final, Serge Cardinal parviendra à tirer mieux que son épingle du jeu, puisqu’il saisira l’occasion pour tenter de réfléchir, par différentes voies et en croisant différents matériaux, au possible et à l’impossible d’un petit commerce de cinéma qui aspire à penser, alors que l’institution et le grand capital veulent qu’il s’explique, face à face et sans contre-champ.
Suite aux articles parus dans The Gazette les 12 et 17 novembre dernier ainsi qu’à l’éditorial paru dans ce même quotidien le 18 novembre mettant en cause les Rencontres internationales du documentaire de Montréal ainsi que les commissaires du programme de films documentaires iraniens aux RIDM, nous croyons impératif de devoir rectifier la situation, de dénoncer les mensonges qui ont été prononcés, et de répondre clairement aux attaques et insultes qui nous ont été adressées.
Lyrisch nitraat propose un parcours réflexif sur la disparition d’un art (un art de la disparition) : disparition du cinéma des premiers temps, disparition à laquelle sont voués les films, disparition de ceux et celles qui ont laissé l’indice de leur présence devant la caméra, disparition d’une position spectatorielle.
En parvenant à attirer vers son personnage bipolaire l’empathie du spectateur, qui s’accroît même à mesure qu’il tue, Cronenberg rejoint avec grande force et finesse l’un des motifs majeurs du plus grand cinéma classique américain…
Dans le cadre des RIDM, Hors champ présente un programme de documentaires iraniens qui rassemble des œuvres phares des années 1960 et 1970 et des films très récents réalisés par ces mêmes cinéastes ou encore par de jeunes réalisateurs. Dialogue entre le passé et le présent, entre continuité et rupture.
Arrimant la technologie à une vision et une voix des plus personnelles, il incarne plus que quiconque le credo esthétique de Tarkovski selon lequel « le cinéma est un art sérieux et difficile, lourd de sacrifices ». Avec ses éclairages impressionnistes, ses rythmes lancinants et sa mise en scène sophistiquée, Sokourov pourrait être considéré comme le plus rigoureux des cinéastes actuels tant en documentaire qu’en fiction.
L’homme ordinaire du cinéma est-il un évadé, ou un prisonnier ? Le cinéma n’est-il un lieu d’évasion, précisément parce que, en même temps, il nous enferme ?
Hors champ pose ce mois-ci un “regard sur l’enfermement” et propose trois trajectoires qui explorent, chacune à leur manière, un axe possible de cette vaste question.
Autant le documentaire de Christlieb et Kijak se complaît dans le portrait de ces asociaux contemporains, de ces encyclopédies semi-autistes, déraciné des idées qui ont porté la cinéphilie des années 60, autant le film de Bertolucci est l’histoire de cette idée, de cet âge d’or de la cinéphilie parisienne, avant sa chute, entre l’Affaire Langlois et mai 68, où l’écran de cinéma se trouve enfin dépassé par la rue, la cohue, l’histoire.
Hors Champ présente une sélection de films autour de la vie paysanne :
L’arbre aux sabots (E. Olmi), La terre (A. Dovzhenko), Les terriens (A. Doublet), Farrebique (G. Rouquier), Les inconnus de la terre (M. Ruspoli), Le retour à la terre (P. Perrault), Euskadi été 1982 (O. Iosseliani) et Maria – élégie paysanne (A. Sokourov). 1er au 13 avril
La cinéphilie n’est plus ce qu’elle a été, certes, mais cesse-t-elle d’exister pour autant ? Une des façons de l’envisager, dès lors, serait de tenter d’en formuler une définition qui ne serait pas obscurcie par la nostalgie, qui témoignerait de façon juste de la relation du spectateur au film.
“Le cinéma, à mon sens, est mort en devenant un art de la maîtrise, dès le second film des frères Lumière. Le prolongement de cette forme morte de cinéma se trouve dans le virtuel. Le premier film des Frères Lumière quant à lui, se prolonge avec Rohmer, Kiarostami, les Straub et c’est une aventure folle.”
“L’esprit de l’exode, c’est le goût de la diversité. Il faut faire un parcours en traversant différents types de diversité jusqu’au point où on peut rentrer chez soi et trouver que c’est le pays le plus exotique.” (Ruiz)
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En hommage à cet immense cinéaste, Hors champ republie l’entretien qu’il nous avait accordée en 2004, lors de son passage au FFM.