Ce sont les fils de ma vie qui se tressent dans Le mont Fuji vu d’un train en marche et en créent la tessiture. Ce film est la zone de croisement de tous les courants intimes et artistiques qui ont constitué mon expérience.
Fin octobre (quelques jours avant mon anniversaire à vrai dire) Nicole Brenez me propose de produire un petit film pour un grand homme, un film bref, un film comme une chanson d’anniversaire, un cadeau commun.
Quand le virus a surgi — quand sa présence est devenue incontestable —, nous travaillions à la dernière bande vidéo de Sur les soins, projet de longue haleine portant sur les soins de première ligne au Québec. Nous avions pratiquement terminé les films composant cet ensemble qui documente plusieurs milieux de soin à Montréal et à Québec en s’intéressant aux pratiques, gestes et personnes qui y contribuent.
Je mesure l’étendue du chemin qu’il m’a fallu parcourir pour arriver dans ces Forêts que je cherchais à rejoindre, à éclairer et à ouvrir, sans savoir ce qui se trouve au-delà. Et si le chemin peut sembler long, c’est aussi qu’il s’est entremêlé avec celui du Chant d’Empédocle. Le film et mon livre appartiennent à la même forêt, se sont nourris l’un l’autre. Ce parcours était nécessaire, vital, pour me conduire là où je suis, à peine posée pour mieux repartir. Voyageant maintenant par l’imagination sur la piste des animaux à la rencontre desquels je vais depuis plusieurs mois. Exploration tentaculaire, infinie… !
Notes sur le tournage du film d’Albert Serra La mort de Louis XIV.
En réfléchissant à cette présentation, mes pensées se sont davantage dirigées vers le « cinéma photographique », celui de la représentation et de la reproduction, que sur le « cinéma abstrait ». À partir de ce ressassement d’idées, j’ai donc choisi de tirer une liste de fictions et de contre-fictions qui entourent ce type de pratiques en particulier, et qui donc certainement ignorent d’autres approches du cinéma.
Le répertoire des films que j’ai vus et gardés en mémoire –ce catalogue de vies vécues par procuration, ces visions du temps – est devenu pour moi un index de réactions qui émergent en réponse au monde.
Texte présenté par Alexandre Larose à l’occasion du Symposium à la Cinémathèque et de la présentation de son installation “brouillard”.