La critique s’en est prise au FFM et à son directeur, mais personne n’est venu remettre en question le soutien que ce festival obtient de la part des institutions culturelles, privées et publiques.
Or, en se demandant ce qui permet à ce festival de tenir la route on verrait avec netteté se profiler les erreurs de formules, mais aussi les problèmes d’un système culturel plus grand qui le supporte et qui, lui, ne tient pas encore à voir le FFM disparaître.
« Son entreprise témoigne de l’un des plus formidables actes de foi au cinéma, celui de croire en la révélation de la vie et de la réalité à travers des images, et par le fait même d’y voir là la plus grande difficulté. (…) C’est parce que le monde n’est pas immédiatement intelligible dans toute sa complexité que le cinéma peut devenir “moyen de lecture”. »
“…Vue rétrospective contradictoire, à l’instar de ce cinéma qu’annuellement les Rendez-vous rassemblent, diffusent, nomment, interrogent. Un cinéma certes en croissance marquée, mais perpétuellement partagé entre, d’une part, ses visées de modeste et indépendante cinématographie des “auteurs” et de l’expression socio-culturelle plus personnelle ; d’autre part, ses ambitions de compétition nationale et internationale ainsi que ses rêves d’“oscarisations” possibles, générés par ce que l’on a nommé le “cinéma des producteurs et des PME audiovisuelles”…”
Entretien avec Robert Morin réalisé le 27 février 1998.