Entretien avec Robert Morin
Le 27 février dernier, nous avons rencontré le cinéaste-vidéaste Robert Morin. L’occasion de discuter de son dernier film, Quiconque meurt, meurt à douleur, de l’ensemble de son œuvre et de bien d’autres choses, histoire de voir la dure réalité de la fiction. Voici ce qui en ressort.
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h3. Art et politique
J’ai presque 50 ans, mais j’ai l’impression que la nouvelle génération a plus le goût de faire de la politique avec l’art que la mienne. La mienne a eu le goût a un certain moment, disons dans le temps des hippies, mais regarde où ils sont rendus aujourd’hui. Il y a maintenant beaucoup de kids qui viennent me voir et me disent qu’ils aiment mes films. Peut-être que votre génération est plus touchée par la merde, vous en avez plus sur les épaules. Il y a comme un saut de la mienne aux plus jeunes, ceux qui sont dans la vingtaine, car ceux qui sont aujourd’hui dans la trentaine, ce sont eux qui ont inventé le “ arty-fartsy “, du filmage de nombrils pis des dollys sur des tas de sable.
Et l’humour ?
Falardeau, par exemple, joue gros dans la comédie, parfois ça lui nuit. Il part avec l’intention de frapper politiquement, mais la comédie peut rendre même un trou d’cul sympathique. Regarder Mr. Bean, c’est un être égoïste et mesquin, mais parce qu’il est drôle, tout le monde le trouve sympathique.
Mais n’est-ce pas ce que tu as réussi avec des films comme Yes sir madame ! , où il y a beaucoup d’humour mais il est difficile de passer à côté du propos ?
Même là ce n’est pas évident, la partie anglaise du personnage de Yes Sir Madame est un opportuniste, un arriviste, puis la partie française ; un bum, un paresseux, un gars qui ne veut rien faire… Mais il nous devient quand même sympathique. C’est difficile de faire de la politique avec la comédie. Une qui a bien réussi, c’est Lina Wertmuller, dans Vers un destin insolite sur les flots bleus de l’été par exemple, l’histoire d’un communiste qui se retrouve sur une île déserte avec une multimillionnaire.
La télévision
Dans Quiconque …, le journaliste n’a toujours pas compris à la fin.
Ben la TV… est-ce que quelqu’un peut-être optimiste par rapport à la TV ? Si j’avais voulu faire un Walt Disney, à la fin, les junkies seraient descendus les mains en l’air, quelqu’un les auraient convaincus d’embarquer sur des programmes de métadone et de devenir du bon monde. Ç’aurait été un happy ending. Mais quelque part, la réalité m’intéresse, alors c’est difficile d’être optimiste. Alors tu chiales toute ta vie. Je suis un chialeux alors je chiale, en espérant que quelque chose pourra passer par la bande. Il faut s’enlever de la tête que faire des vues ou d’écrire pourra changer le cours des choses. Je peux seulement espérer parler à quelqu’un, confronter ma réflexion avec la sienne. Je ne pense pas que Quiconque meurt relancera le débat sur la légalisation de la dope, mais peut-être que quelqu’un, en voyant le film, se dira : “Je pensais qu’ils étaient des déchets et je me rends compte que ce sont des êtres humains comme moi.”
Et le fait de faire un film sur l’héroïne après la vague Trainspotting ?
Ça joue dans les deux sens. Le roman est excellent, c’aurait pu faire un très bon film, bien meilleur que Quiconque , mais dans Trainspotting , ils ont opté pour les décors de publicité, la comédie et à la fin le gars devient millionaire et continue de se shooter du smack, c’est absurde. Moi, en travaillant avec de vrais junkies, j’avais peur qu’ils rechutent, je craignais leur causer du tort. Puis j’ai compris qu’il y avait un certain point au-delà duquel je ne pouvais rien y faire et qu’il faut réaliser que c’est un problème dans notre société de toujours vouloir surprotéger les gens contre eux-mêmes.
L’emprise de la télé n’est-il pas réellement grave à très grande échelle, puisque lorsqu’il n’y avait que l’écrit, tu pouvais quand même par exemple écrire ton manifeste et le publier sur le même réseau ?
Mais oui c’est grave. C’est un canal unique. Il y a moyen de faire de l’alternatif avec l’écriture et la production coûte peu, la diffusion n’est pas non plus une très grande infrastructure. Au cinéma il y a des alternatives en diffusion, comme le Parallèle , mais pas en production et ça c’est plus dispendieux. La télé est dangereuse parce que c’est un canal unique, ni vous ni moi ne pouvons en partir une.
La TV ça ne changera pas. Dès que ce fut inventé il y avait de l’argent à faire et ce fut pris par des cons. Je ne sais pas combien de millions ils viennent de recevoir des cablos pour la production télé, mais plus il y aura d’argent et plus il y aura de cons.
La vidéo à la télé ?
Ça dépend de ce que tu mets. Je me suis battu pendant des années pour faire une série vidéo à Radio-Québec… j’ai fini par me tanner. Mais j’ai vraiment essayé.
C’était quand même très dur de mettre ensemble 10 heures de bons tapes. C’est sûr qu’en faisant un fourre-tout c’est plus facile, mais est-ce qu’on va attirer du monde en diluant ainsi quelques bons vidéos ?
Ce serait bien de le faire en ne se limitant pas au Québec. Il faudrait regarder mondialement ce qui a été significatif dans l’histoire de la vidéo. Ce n’est pas évident de trouver ce qui va tenir les gens à leur écran tout au long de la série, tout en les éveillant à d’autres façons de voir les choses, d’autres façons de filmer. Il faut trouver ce qui parle dans tout le “bruit blanc”.
Je disais à Falardeau que j’avais envie comme lui de publier quelque chose sur papier. Ce serait toutes les lettres de refus que j’ai reçues de la TV. Ce serait une œuvre structuraliste, en soi chaque lettre ne dit rien, mais c’est quand tu vois l’épaisseur du livre que ça dit quelque chose.
Je ne prétends pas que Quiconque est meilleur qu’Omertà ou l’ Ombre de l’épervier , mais je pense que c’était un projet intéressant et j’ai reçu des lettres de refus de tous les canaux. En fait, je n’ai pas de problème avec la télé telle qu’elle est, mais j’ai un problème quand elle n’accepte pas la différence… Je ne dis pas que Quiconque soit le bout de la “marde”, mais c’est ma merde, et en sachant que la TV c’est de la merde, je ne comprends pas pourquoi on censure de la merde.
Si au moins on vous accordait une heure, dans la nuit, à la fin de la programmation, ce ne serait pas comme passer entre 19 hrs et 22 hrs, mais ça ne leur demanderait pas beaucoup à la fin.
C’est ça qui est déprimant, l’entêtement moral de la télévision. Ça prendra des gens entêtés, nous avons été rendus passifs par l’État providence. Tout comme pour faire quelque chose de bon. Les gens me disent “oui, on sait bien, toi tu as du talent”, mais ce fut avant tout beaucoup de travail.
(…) Ça se fait en Europe, ici c’est plus difficile. Un pays souverain accepte mieux la différence, elle n’est pas menaçante. Nous sommes colonisés, et tout ce qui n’entre pas dans le carcan du colonisé peut être menaçant. Forcément l’artiste est une personne menaçante. Puis la TV a peur de moi parce que je ne ferais pas de la TV comme les autres. On ne m’offre pas de série à la télévision, on ne me donnerais pas Omertà de peur que je revire ça en voix off ou que je change le scénario.
La différence, mais pas aussi ce que tu peux dire ?
Je dirais non parce que je ne fais pas de film politique partisan, à droite ou à gauche, je ne suis pas nécessairement séparatiste comme Falardeau. L’indépendance c’est avant tout un état mental, ça fait longtemps que je suis indépendant. Je veux seulement faire réfléchir. Je ne crois pas que ce soit menaçant pour une société de pouvoir réfléchir sur des problèmes comme la pauvreté ou la drogue. Sachant en plus, comme on a dit, que ça ne changera pas grand chose, ils pourraient nous laisser faire. Je ne considère pas mes films comme vraiment subversifs, mais c’est sûr que mon objectif est de faire réfléchir les gens pour qu’ils puissent un jour se prendre en main et sortir de leur mentalité de colonisés.
Depuis que les gens ne croient plus en Dieu, ils viennent chercher leur morale à la tv. Puis les flics sont là pour faire respecter physiquement la morale que la tv a imprimée dans l’esprit des gens.
Yes sir madame ! est passé à Radio-Canada. C’est pourtant une comédie, mais ce fût difficile. Il y a deux départements : celui des acquisition et celui de la programmation, et il semble que les deux ne se parlent pas. Le film avait gagné quelques prix ici et en Europe, alors ils l’ont acheté. Car,j’aurais pu me retourner et faire de la merde dans les journaux. Alors à la programmation ils se sont demandés quoi faire avec ça. Deux fois, le film devait passé, mais mes chums qui avaient programmé leur vidéo se sont retrouvés avec une autre vue. Ils ont fini par me demander de faire une petite intro, parce que le public n’était pas habitué à ce genre de chose, et de préciser que le propos n’engageait pas Radio-Canada. Alors je l’ai fait.
Le cinéma québécois
(…)Évidemment c’est le fric qui fait le clivage au cinéma. Téléfilm a un certain budget et un grand nombre de projets sur la table. Après il y a tous les intervenants avec des préoccupations financières et des décideurs avec des préoccupations qu’on pourrait dire “morales”, parce qu’ils administrent l’argent des taxes. Ce n’est pas comme un producteur d’Hollywood qui investit son argent, il faut que ça rapporte aux fonds publics… Alors dans toute cette pyramide, bien des choses s’éliminent, on favorise des films commerciaux comme Les Boys … C’est pas près de changer.
Mais un film comme Le siège de l’âme, qui a coûté quelques millions, n’a rapporté que 8 000 $, continueront-ils de financer des projets du genre ?
Mais c’est ça le problème, ils devraient en financer plus des films comme ça. Ils ne le font pas sachant d’avance que ça ne fera pas le box office, que l’argent des taxes sera dilapidé. Pourtant, combien de films ont marché comme Les Boys ? Cet argent est toujours dilapidé de toute façon, même avec les films prétendument commerciaux. Tant qu’à perdre son argent, aussi bien le faire avec des films qui présentent une recherche, un discours.
Mais Le siège de l’âme est quand même un film à moitié raté.
Oui mais le gars il voulait. Il a essayé des choses, il avait quelque chose à dire et s’est démerdé avec une imagerie qu’on ne voit pas tout le temps. Il faut respecter ça.
Le cinéma, pour les pays occidentaux, sauf les États-Unis, est un cinéma d’assisté social. L’Espagne, la France, l’Allemagne, l’Australie, etc. ont des cinémas payés par des taxes et toujours déficitaires, même si l’Australie fait un bon coup de temps à autre parce que c’est en anglais et ils qui peuvent l’exporter aux E.U.
C’est partout comme au Canada, alors ils se servent du cinéma comme d’une carte de visite diplomatique. Rien ne fait plus plaisir à Téléfilm que d’avoir un film à Cannes. C’est une visibilité canadienne. Comme les drapeaux aux Olympiques. Au moins Cannes choisit des films originaux dans leur facture, pas les copies américaines. Lauzon y est allé avec Un zoo la nuit et Léolo , moi avec Requiem … Ça me surprendrait qu’ils prennent Les Boys cette année, mais c’est quand même un film qui s’affirme dans sa québétitude, bien qu’elle soit ici “slapstick”.
Mais s’il y a un espoir de changement, à qui la responsabilité ?
La responsabilité est à tout le monde, mais au départ, il y a l’autocensure. Les cinéastes ne veulent pas proposer quelque chose sachant qu’ils seront refusés. Quand tu te censures pour avoir de l’argent, ton cinéma n’avance pas.
Dans le programme des Rendez-vous du cinéma québécois, la question qu’on posait aux réalisateurs consistait à savoir si leur projet était à la hauteur de leur budget. Pourquoi ne parle-t-on jamais vraiment de cinéma ?
Exactement, c’est absurde. Quand c’est rendu que tu n’as vraiment plus rien à dire… Il n’y a que l’argent qui compte.
Et puis il y en a beaucoup qui veulent faire du cinéma sans vraiment savoir quoi faire et pourquoi. Ils sont attirés par le “glamour” de la chose, comme au temps des Beatles, quand un kid se passait une guitare au cou devant le miroir et se disait WOW ! C’est ça que je veux faire, ce n’était pas pour la musique elle-même.
Le cash est là et ça ne prend pas une grande idée pour aller le chercher. Mais de toute façon, à toutes les époques et dans toutes les formes d’art, il y eu 5% de gens qui avaient quelque chose à dire. Pour un Mozart, tu as un ostie de paquet de Salieri qui copient les recettes et vivent aussi bien sinon mieux que l’autre. Après tout ça ne peut pas changer, sur 6 millions d’habitants il ne peut pas y avoir 25 grands cinéastes.
N’y a-t-il pas un manque de consensus, de rassemblement chez les cinéastes ?
C’était possible au début du cinéma québécois parce que ce n’était pas encore glamour. Ils se parlaient et s’entraidaient car il n’y avait pas d’argent à faire avec ça. Ils croyaient au cinéma. C’était des enragés, il y en a encore aujourd’hui mais dilués dans une bande de cons qui font des vues pour avoir leur BMW.
Alors tu es poussé à un certain individualisme. Il y a un réseau de gens avec qui j’aime travailler, et qui s’agrandit tranquillement, mais je n’ai pas envie de le mettre en commun avec des cons. Les cinéastes ne peuvent faire front commun parce qu’il y en a qui marchent avec les institutions et que les institutions les veulent, pourquoi voudraient-ils changer quoi que ce soit.
Et la relève qu’on annonçait ?
Ça n’a pas marché parce qu’on a voulu l’inventer. La relève doit être contre ce que tu fais. Elle fut trop encadrée. L’évolution se fait dans la contestation mais ces jeunes ont semblé surtout se préoccuper d’avoir des “jobs”.
Son œuvre, forme et contenu
Je traîne une manière de m’exprimer. Ce n’est pas vraiment un effort mental au niveau de la forme, ça vient tout seul, je travaille un peu comme un peintre… C’est seulement que ça ne m’intéresse pas de faire des vues champ contre-champ. Ça m’intéresse de faire des vues avec un “je” plutôt qu’un “il”. L’histoire des caméras subjectives, c’est un “je”, un “je” fictif mais qui est le pivot de l’histoire, autour duquel la vie s’organise. Au fond, c’est un peu naïf. Je peux faire toutes sortes d’expérimentations, mais l’important pour moi c’est d’abord l’histoire.
Tes films s’adressent à tous dans un langage simple, mais on peut quand même leur poser des questions d’une teneur plus intellectuelles.
On peut avoir un propos intellectuel, mais si tu parts avec ça tu manques ton coup. C’est toujours mieux de partir avec une bonne histoire qui peut parler à ta tante qui n’est pas allée à l’école, puis ensuite tu peux ajouter des sous-trames, des questions secondaires qui peuvent t’amener plus loin dans le propos. Si tu n’as pas d’histoire, tu n’as rien, tu ne parles pas à tout le monde. Je me suis toujours refusé à faire de la “vidéo d’art” parce que c’est ésotérique. Il faut que je parle à quelqu’un, peu importe les expériences et simagrées que je peux faire. Le langage est important et on ne peut pas le briser comme ça. Il y a un certain niveau de compromis à faire et moi, celui que je fais, c’est d’avoir une histoire bien simple et compréhensible. La vidéo qui tourne en peinture cinétique, ça me communique autant que le jaune et le bleu du mur ici, c’est quelque chose, c’est viscéral, mais ce n’est pas assez.
Au fond c’est que je ne pourrais pas faire autre chose. Je suis comme ça. Ça peut devenir déprimant, tu te sens prisonnier de toi-même.
On sait pertinemment que chaque auteur tourne autour d’un thème toute sa vie. Un poteau et une corde, que ce soit en littérature, en peinture ou au cinéma. Parfois tu fais quelques spirales mais le poteau est central et c’est ça qui devient down. Fassbinder a dû en savoir quelque chose. Il a tellement fait le tour dans tous les sens, mais en bout de ligne c’est toujours lui, c’est Fassbinder.
Là, je ne sais plus où aller. Dans ce type de recherche, cette espèce de façon de pasticher le réel, je suis allé au bout de mon rouleau. Mais remarquez qu’il y a trois choses qui m’intéressent, trois veines à explorer : ce genre de film avec du “ vrai monde “ ( Quiconque meurt…, Toi t’es-tu lucké ), les petits films de fiction, à petits budgets, avec un “je” plus directement connecté ( Gus est encore dans l’armée , Yes Sir madame ! , h3. Le voleur vit en enfer ), puis le long métrage de fiction, la grosse bébelle. Surtout pour les expériences avec les gens, ça vient de se terminer. Peut-être que je ne ferai plus jamais rien ou peut-être que quelque chose va se présenter. Il me reste peut-être les autres veines à boucher.
La part de lui-même dans ses “je”
Ce n’est jamais moi. C’est moi qui filme techniquement mais c’est une fiction. Enfin, disons qu’il y a 50% qui doit être inspiré de moi-même, de mon vécu, et l’autre 50% peut être alimenté par l’imagination ou d’autres personnes que j’ai vues. Je n’ai jamais fait de documentaire, ça ne m’intéresse pas vraiment. J’ai souvent utilisé des éléments documentaires, au sens où je ne les ai pas mis en scène, dans Une femme étrangère, Le voleur , Yes sir madame ! , Gus … Mais je les ai réorganisés dans une fiction. Bien sûr le documentaire peut amener quelque chose, mais je me dis que ça n’existe pas le vrai documentaire, parce que tout nous documente sur tout. Quiconque documente autant les piqueries que le documentaire d’Anne-Claire Poirier. Même Les Boys, les gens peuvent dire que c’est de la merde, mais si tu le regardes avec du recul, ça nous documente énormément sur notre société actuelle.
Le cinéma est un art qui appelle aux sens, et pour toucher ça, je préfère pouvoir jouer librement avec les couleurs, le drame, la comédie… J’aime aussi jouer avec le langage du documentaire et en rire un peu.
Sa collaboration avec Lorraine Dufour
On se connaît depuis longtemps, depuis l’école, et nous avons été mari et femme pendant dix ans. Nous travaillons bien ensemble, tout simplement . On n’a plus besoin d’avoir des grandes discussions quand on fait quelque chose, on se connaît bien. Elle fait partie de la gang avec qui je travaille. Lorraine c’est mon cerveau, Jean-Pierre Saint-Louis c’est mes yeux pis Marcel Chouinard c’est mes oreilles, alors travailler sans eux… je ne me sens pas bien. Parfois on se dit qu’en travaillant avec d’autres on pourrait faire quelque chose de différent. Mais là je repense à mon poteau, je ne serai pas différent en travaillant avec d’autres et ceux qui connaissent bien ce que j’ai déjà fait peuvent me pousser plus loin.
Le passé et l’avenir
Je me suis retrouvé en marge par défaut. Je n’ai jamais voulu être un artiste incompris, je voulais juste atteindre la télévision, pour rejoindre le plus de monde possible. Je réclame seulement le droit d’être un libre penseur… Enfin, j’aimerais prendre ma retraite d’ici sept ans, laisser la place aux autres. J’ai commencé par faire de la peinture, puis de la photo, de la vidéo et du film. Il est temps de passer à une autre étape. Avec le temps, la corde devient de plus en plus courte autour du poteau. J’aimerais peut-être faire un autre long métrage. Je suis orgueilleux, j’ai peur d’en faire un de trop, de seulement rajouter du bruit et de la pollution par-dessus ce qui est déjà là. Le cinéma c’est comme une bulle que tu crées autour de toi et tu ne sais pas si la dernière puff d’air ne la fera pas péter. J’ai aussi envie d’écrire… La vie m’intéresse et je commence à avoir le goût d’une autre vie…
h3. Filmographie, vidéographie :
1974 : Motel
1976 : Le Sculpturiste
1977 : Même mort, il faut s’organiser
1978 : Le Royaume est commencé
1980 : Ma vie c’est pour le restant de mes jours
1980 : Gus est encore dans l’armée
1981 : Les Triangles «cocos»
1981 : Il a gagné ses épaulettes
1982 : Ma richesse a causé mes privations
1983 : A postcard from Victoria
1983 : Le mystérieux Paul
1984 : Le voleur vit en enfer
1984 : Toi t’es-tu lucky ?
1984 : On se paye la gomme
1984 : Mauvais mal
1985 : Quelques instants avant le Nouvel An
1987 : Tristesse modèle réduit
1988 : La Femme étrangère
1989 : La Réception
1990 : Prelemenary Notes for a Western
1992 : Requiem pour un beau sans-coeur (35 mm)
1994 : Windigo (35 mm)
1994 : Yes Sir madame !
1998 : Quiconque meurt, meurt à douleur