Il y a quelques jours, nous apprenions la triste nouvelle de la disparition de Chris Marker, le lendemain de ses 91 ans. Ironie du hasard ou logique implacable de celui qui aura su voir l’imbrication permanente des naissances et des morts, des deuils et des joies. Cette spirale du temps, qui l’avait tant marqué dans Vertigo, l’aura accompagné jusqu’à sa dernière heure.
Extrait de l’article “Ciné-journal parisien”, republié à l’occasion de la disparition de Chris Marker, au mois de juillet 2012.
Dans l’Israël contemporaine, souffrance millénaire et souffrance séculière forment donc les facettes antinomiques d’un même prisme national. Israël, c’est la figure clé du siècle du progrès bouleversé, qui allait reconfigurer radicalement le visage du monde au tournant des Grandes Guerres, et en même temps cela demeure le désert immuable dont est issu tout monothéisme, comme le berceau de sa relation secrète avec l’infini. Fille unique d’un Dieu unique, fille élue, fille sacrée pour plus d’un. Se demander à qui appartient vraiment Israël, c’est se demander en fait où et quand elle commence.
Le cinéaste israélien Dan Geva était membre du jury aux Rencontres Internationales du Documentaire à Montréal à l’automne 2008. Hors Champ s’est entretenu avec ce cinéaste méconnu, à l’œuvre pourtant atypique et riche. Les axes particuliers de sa démarche participent à une problématisation viable de la situation en Israel (d’où la présence de cet entretien dans ce dossier), mais aussi de problématiques plus générales sur le documentaire, la philosophie, la question de l’art, la vie. Entretien avec un observateur universel.
Chronique parisienne, tenue entre le 19 novembre et le 6 décembre 2008. Remarques et réflexions sur des films vus, et des films ratés.
Version intégrale d’un entretien avec Karine Boulanger et Viva Paci, commissaires du cycle de films « télé-utopie : Rossellini, Rohmer, Godard, Ruiz » présenté à la Cinémathèque québécoise du 9 janvier au 8 mars 2008.
“Marker, grand monteur de paroles et d’images, se livre à une pratique (tourner des plans, écrire des textes, trouver des fragments de pellicule, assembler et faire s’entrechoquer une image avec une autre, une image avec un commentaire) où il connaît par expérience ce qu’il nous mont®e. Son cinéma est fondé sur l’expérience vécue : multiforme, dictée par les choix de sa personnalité, ses intérêts et ses sentiments. C’est cette expérience qu’il cherche à transformer en film.”