“Dunkirk peut susciter plusieurs étonnements, notamment en fonction de la position que l’on occupe dans le spectre de la détestation envers le cinéma que Nolan pratique (qui dans mon cas, a toujours atteint des hautes fréquences). Le premier étonnement, et le plus grand, est de me retrouver à écrire, en plein été, un papier à propos d’un type d’œuvre qui d’ordinaire — pour divertissante, admirable, accablante ou sympathique qu’elle soit — suscite assez rarement des désirs d’écriture.”
“Peut-être faut-il d’office dissiper un premier malentendu que pourrait suggérer le titre. L’intention d’Hébert et de son complice Joubert-Laurencin n’a jamais été de réaliser le film que Bazin rêvait de faire avant de mourir. Le Film de Bazin est bel et bien un film de Pierre Hébert.”
Pour retrouver les premières images en mouvement tournées au Liban, il faut probablement remonter à la fin du XIX siècle. Captées par Alexandre Promio et produites par Louis et Auguste Lumière en 1897, ces images nous montrent une vue inédite des souks de Beyrouth (Souk Abou-al-Nassahr) ou de la place des Canons avec ses piétons et ses voitures.
Entretien avec Jinane Dagher, productrice de films libanaise à Orjouane Productions.
“Avant de tourner En cette terre reposent les miens, Reine Mitri a réalisé d’autres essais documentaires comme Un bruit de pas sur les carreaux du trottoir (The Sound of Footsteps on the Pavement, 2004), qui se concentre sur la disparition d’un lieu attachant, un café-restaurant de la rue Hamra (et du quartier éponyme) à Beyrouth très apprécié de celles et ceux qui le fréquentaient, souvent avec assiduité, parfois même depuis plusieurs décennies, ainsi que Vulnérable (2009), un portrait croisé d’habitant(e)s de Beyrouth, ami(e)s de la cinéaste.”
“Le cinéma occupe une place centrale dans la vie et l’œuvre de Mohamed Soueid. Sa jeunesse a été rythmée par la découverte des films, du classique au populaire : mélodrames égyptiens, comédies ou films américains classiques, films de karaté ont peuplé son imaginaire et alimenté son désir de cinéma.”
“Il me semble que chaque film se doit de porter en lui tant d’autres films, et il me semble aussi que chaque film se doit de porter en lui le deuil de tous ces autres films. Il nous suffit de remplacer le mot film par le mot vie. Non pas que le cinéma soit comme la vie ainsi que le clamait un ridicule slogan, un film est une vie à lui seul, entité vivante. Une tentative de vie, si l’on préfère.”
“J’imaginais donc de faire un film qui tissait les histoires des différentes grèves à partir du parcours de deux jeunes femmes impliquées dans les mouvements sociaux. Quand les soulèvements arabes de 2011 ont eu lieu, avec l’espoir et l’exaltation qui se sont rapidement effondrés, je me suis retrouvée moi-même incapable de filmer, ou encore de concevoir le montage d’un film à propos des mouvements de jeunes au Liban.”
“Ce qui manque au Liban c’est la parole, la circulation de ces histoires qui sont tues, cachées, étouffées. Le Liban est une mine d’or dans ce sens-là. Il y a un film à faire à chaque coin de rue, avec chaque voisin, chaque vendeur ambulant.”
“Les années 1970 sont aussi celles de l’émergence d’un nouveau cinéma engagé, et avec lui celles de l’apparition des femmes de l’autre côté de la caméra – du côté de la création. Au Liban, c’est à la naissance d’un « Nouveau cinéma libanais »…”