« D’une part, il y avait le discours sur la mondialisation qui devait apporter la richesse et d’autre part, c’était la crise économique. J’ai alors constaté qu’à partir du moment où les quartiers ne sont plus des lieux d’enracinement et que seul le travail peut nous donner une position sociale, le chômeur est non seulement pauvre, il est aussi dans une situation d’errance… »
Entretien avec Hildegard Westerkamp, compositrice canadienne d’environnements sonores, auteure de Beneath the Forest Floor et The Doors of Perception, deux pièces qui se retrouvent dans les films Elephant et Last Days.
Deuxième partie de l’entretien avec Serge Cardinal.
Bienvenue au conseil est une flèche faite d’un bois dont Téléfilm Canada n’a pas voulu… De ce refus, au final, Serge Cardinal parviendra à tirer mieux que son épingle du jeu, puisqu’il saisira l’occasion pour tenter de réfléchir, par différentes voies et en croisant différents matériaux, au possible et à l’impossible d’un petit commerce de cinéma qui aspire à penser, alors que l’institution et le grand capital veulent qu’il s’explique, face à face et sans contre-champ.
“Le cinéma, à mon sens, est mort en devenant un art de la maîtrise, dès le second film des frères Lumière. Le prolongement de cette forme morte de cinéma se trouve dans le virtuel. Le premier film des Frères Lumière quant à lui, se prolonge avec Rohmer, Kiarostami, les Straub et c’est une aventure folle.”
“L’esprit de l’exode, c’est le goût de la diversité. Il faut faire un parcours en traversant différents types de diversité jusqu’au point où on peut rentrer chez soi et trouver que c’est le pays le plus exotique.” (Ruiz)
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En hommage à cet immense cinéaste, Hors champ republie l’entretien qu’il nous avait accordée en 2004, lors de son passage au FFM.
Si Morrison a su s’imposer dans les dernières années comme l’un des cinéastes expérimentaux les plus importants de sa génération, c’est qu’il a su prendre acte, par le biais d’une véritable poétique de l’archive, de l’historicité non seulement du cinéma mais avant tout de ses supports et de ses modes de projection, en en explorant toutes les frontières.
« Si le cinéaste crée un film avec des idées crues, non digérées en tête, le film devient un slogan animé. Dans un pays comme l’Iran, où les questions sociales et politiques changent constamment, l’artiste doit voir au delà de ces dénouements mondains ; il doit se concentrer sur des réalités plus fondamentales comme l’humanité elle-même, qui est plus universelle… »
«…C’est exactement ce que je nomme la « vérité extatique », qui est au centre de mon travail. Très tôt, j’ai eu le sentiment que ce serait seulement par l’invention et la stylisation que je pourrais toucher la vérité profonde d’un personnage, même dans un documentaire…»
“ J’ai d’abord photographié ce qui était autour de moi; je me suis toujours demandé pourquoi on ne pouvait pas raconter certaines histoires, pourquoi certaines choses n’étaient jamais dites. Quand j’étais jeune, tout était supposé être très bien, il n’y avait supposément ni toxicomanie, ni alcoolisme, ni abus d’enfant. “
« J’ai réellement envie de faire des œuvres physiques, qui affectent le corps, de telle sorte que l’expérience est une véritable expérience, et n’engage pas seulement une saisie conceptuelle. »