Deuxième édition des Carnets de Hong Kong d’Ariel Estaban Cayer.
Comme à son habitude, le documentariste Wang Bing choisit, pour son premier film de fiction, un vaste et puissant sujet afin de continuer d’éclairer les zones d’ombres d’une mémoire nationale perpétuellement déformée, tronquée, rénovée, et de suivre une trajectoire mémorielle que l’on pourrait qualifier de verticale.
Pour rendre compte de l’intensité et de l’atmosphère unique qui ont caractérisé les événements de la place Tiananmen, Lou Ye a choisi de filmer une histoire d’amour torride et passionnée. Cela peut sembler à première vue un choix banal, mais dans le contexte du cinéma chinois contemporain, c’est un choix qui porte à réfléchir.
Au-delà du malaise post-Tiananmen proprement dit, Frozen propose en fait un cadre d’analyse privilégié pour comprendre l’évolution de l’art performatif en Chine jusqu’à aujourd’hui, en problématisant avec une rare acuité le rapport entre « vie nue », science et performance.
Il est difficile de mesurer la profondeur du traumatisme causé par le massacre de la place Tiananmen. La tâche est rendue d’autant plus difficile que le silence imposé par le gouvernement chinois sur les événements perdure encore près de 20 ans plus tard, limitant considérablement les possibilités d’une réappropriation collective du sens de ce drame humain. Conjugaison, le premier long-métrage de Emily Tang, témoigne de ce profond malaise.
Réflexions à propos du documentaire, de la relation entre le visible et le dicible, à partir du film de Wang Bing, He Fengming, chronique d’une femme chinoise (2007), présenté à la Cinémathèque québécoise.
Érik Bordeleau et He Xiaodan, les deux programmateurs invités du cycle « Chine Cinéma » à la Cinémathèque québécoise ont gentiment accepté d’échanger avec nous, de nous donner leur point de vue sur l’état des choses en Chine, de son cinéma et de sa société, entre capitalisme et communisme, entre individualisme et effacement de soi.