L’expérience personnelle du cinéaste Denys Desjardins, avec son dernier film Histoire d’être humain, alimente la réflexion sur le rapport difficile entre cinéma documentaire d’auteur et télévision d’ « information ».
Quand un film passe de 107 à 43 minutes, puis à 30 minutes…
Sans rejeter la légitimité de la fiction pour représenter des personnes réelles et connues publiquement, ou des événements marquants et documentés, il reste qu’on peut parfois se questionner sur l’intérêt de réincarner dans l’artifice des sujets déjà largement immortalisés dans les images…
En parvenant à attirer vers son personnage bipolaire l’empathie du spectateur, qui s’accroît même à mesure qu’il tue, Cronenberg rejoint avec grande force et finesse l’un des motifs majeurs du plus grand cinéma classique américain…
Quel effet produisent des images du passé en couleurs, pour des événements dont nous avons traditionnellement vu des films noir et blanc ? Pourquoi existe-t-il des films couleur de la Seconde Guerre mondiale, tournés par des soldats et leurs familles, alors qu’à l’époque, 90% des films que les gens allaient voir au cinéma étaient en noir et blanc ? Enfin, la couleur réduit-elle la distance émotive du spectateur des archives à la réalité du passé, à l’horreur de la guerre ?
Au même titre que le décor et le personnage se voient dédoublés l’un dans l’autre, passé et présent sont voués à se confondre, entre réel et imaginaire, souvenir ou fantasme, actuel et virtuel. Spider nous plonge dans une zone d’indiscernabilité, une membrane mouvante. A travers répétitions de cadrages et de sons, mais surtout et avant tout, à travers ses parcours, il rend ces différentes nappes de temps coprésentes. Aussi, ce ne sont plus tant des déplacements dans l’espace qu’il effectue que des parcours dédoublés dans le temps.
L’idée que de considérer la filmographie de David Cronenberg du point de vue de l’enfermement peut surprendre, lui qui n’a cessé de faire circuler ses personnages de monde en monde dans eXistenZ, dans la ville pour Rabid, sur les routes dans Crash. La libre circulation des flux et des corps semble le mot d’ordre de sa mise en scène. C’est une caméra mobile qui évolue dans l’espace et saisit ou laisse fuir des figures ambulantes. Cependant, l’enchaînement des lieux provoque l’enfermement, l’impossibilité de sortir ou plutôt de s’en sortir.
Hors Champ présente trois classiques oubliés du NFB…
Nahanni (1962), Flash William (1978) et The Sword of the Lord (1976). Une occasion unique de découvrir ces films sur grand écran.
Sans influencer directement la prise de parole des francophones au sein de l’ONF, Jean Rouch a participé à l’éclosion de l’équipe française en proposant une autre manière de concevoir le médium cinématographique. Il a permis à ces cinéastes d’approfondir l’exploration de pratiques légères synchrones. En prenant un peu de recul, on s’aperçoit que les réalisateurs canadiens inventent un pôle à part, entre le non-interventionnisme de Richard Leacock et la subjectivité partagée de Jean Rouch.
« …ce n’est pas en parlant de la mort qu’on en éprouve l’épreuve. Ce n’est pas non plus en martelant des phrases enguirlandées de qualificatifs et d’adverbes, que ce film trouve son efficacité, c’est plutôt quand il décide de se taire. »