Mad Men est la série de l’heure aux États-Unis, et la preuve par l’exemple que la fiction télévisée n’a plus aucun complexe à avoir face à la production destinée au grand écran : en fait, au moins 95% de tout ce qui est conçu pour le circuit des salles au sud de nos frontières ne peut même pas se comparer, ni en qualité ni en intelligence, à cette émission remarquable qui élève d’un cran les standards même les plus exigeants de la meilleure télévision.
C’est cette triple allégeance (au jugement a priori sur la télé, aux vedettes bouche-trou et au public-alibi), pourrait-on dire, qui mine dans son actualisation l’idée derrière C’est juste de la tv, par ailleurs assez séduisante. Mais cela ne devrait pas trop nous surprendre : dans la mesure où c’est tout le paysage télévisuel en mutation qui semble se plier volontairement à cette stratégie dialectique entre le Quidam et la Star, il est dans l’ordre des choses qu’une émission qui s’adresse au même public et se positionne tel un miroir face à ses goûts et dégoûts finisse par en reproduire les tics majeurs.
Entretien avec Bruno Dumont réalisé le 27 février 2010, à Montréal, dans le cadre de la rétrospective que lui consacrait les Rendez-vous du cinéma québécois.
Entretien avec Bruno Dumont réalisé le 27 février 2010, dans le cadre de la rétrospective que lui consacraient les Rendez-vous du cinéma québécois.
La transformation qu’il s’apprête à subir est donc invariablement présentée comme la réparation d’une injustice. Le geste doit en être un de réappropriation d’une identité perdue ou jamais complètement assumée, et non comme l’expression d’un désir égoïste. L’équipe des spécialistes chargés de mettre en œuvre les diverses opérations est alors introduite, chacun pratiquant à l’écran son diagnostic et les actions qu’il s’apprête à prendre. Le sujet est ensuite complètement isolé de son milieu pour plusieurs semaines, période qui nous est présentée sous la forme d’un montage des transformations, invariablement ponctué par une série d’aveux prononcés par le « cobail » – à ce stade, il en vraiment toutes les apparences -, découragement et enthousiasme se succédant à mesure que son apparence se transforme.
La fiction télévisée semble suivre en ce moment deux directions distinctes: soit elle emprunte massivement au cinéma certaines de ses caractéristiques, ouvrant au sein de l’espace télévisuel un créneau « cinéphilique »; soit elle tente par divers moyens de jouer jusqu’au bout le jeu de la télévision et tende ainsi à adapter sa stratégie aux caractéristiques propres du petit écran.
Alors que Guy Laliberté, grâce à l’assistance veule et bénévole des médias, tente de fasciner le monde avec la promotion de sa Fondation One Drop, la lecture ou la relecture de Don Quichotte s’avère hautement désaltérante. Sûrement pas pour comparer le Chevalier à la Triste Figure à la tête heureuse de Guy Laliberté, mais pour l’y opposer.
Les quelques jours d’affolement médiatique causé par la mort de Michael Jackson auront servi à nourrir notre connaissance non pas de l’homme mais des circonstances qui poussent la machine-média à s’emballer aussi radicalement, et peut-être surtout des étapes qui accompagnent nécessairement le processus hagiographique.
Du 11 novembre au 6 décembre 2008 était présentée à l’Espace Libre la pièce de théâtre de Pierre Lefebvre intitulée Lortie. L’intérêt que nous avons ressenti pour cette pièce, rejoignait des interrogations que nous partagions avec Philippe Despoix, professeur à l’Université de Montréal, sur les médias et la violence. Nous avons donc désiré proposer à nos lecteurs un dialogue entre la revue Hors champ, Philippe Despoix et Pierre Lefebvre.
La course aux cotes d’écoute qui oppose Star Académie à Tout le monde en parle est représentative à plus d’un titre des enjeux actuels de la télévision québécoise.
Entretien avec le cinéaste-documentariste Lech Kowalski à l’occasion de son passage à Montréal et du cycle que lui consacre, du 15 avril au 15 mai 2009, la Cinémathèque québécoise.