Tout se passe comme s’il y avait un équilibre secret et profond entre les troupes de l’art conformiste et ses voltigeurs audacieux. C’est là un phénomène de complémentarité bien connu en sociologie, où Claude Lévi-Strauss l’a décrit excellement: l’auteur d’avant-garde est un peu comme le sorcier des sociétés dites primitives: il fixe l’irrégularité pour mieux en purifier la masse sociale. Nul doute que dans sa phase descendante, la bourgeoisie n’ait eu un besoin profond de ces conduites aberrantes, qui nommaient tout haut certaines de ses tentations.
Analyse comparée de la figure de l’oralité dans L’Acadie, l’Acadie et Éloge du chiac.
Ce texte est simplement la tentative de saisir au vol quelques moments d’une telle fuite d’associations à partir de ce détail, menant à des images aussi étrangères les unes aux autres qu’un tableau de Bosch, des vidéos de Donigan Cumming, des films de Maurice Proulx, de Pierre Perrault, de Bunuel et de Boorman.
L’Office national du film du Canada a lancé en janvier 2009 son nouveau site internet, une plateforme de diffusion qui permet de visionner en ligne, gratuitement, près de 1000 films de sa collection…
Les vastes espaces naturels font évidemment partie des images emblématiques du Canada et occupent une place importante dans la collection de l’Office national du film. Mais au-delà des panoramas spectaculaires, des cinéastes se sont intéressés au rapport des hommes avec la nature, à travers leur mode de vie, leurs connaissances, leur langage et leur imaginaire.
Hors Champ présente une sélection de films autour de la vie paysanne :
L’arbre aux sabots (E. Olmi), La terre (A. Dovzhenko), Les terriens (A. Doublet), Farrebique (G. Rouquier), Les inconnus de la terre (M. Ruspoli), Le retour à la terre (P. Perrault), Euskadi été 1982 (O. Iosseliani) et Maria – élégie paysanne (A. Sokourov). 1er au 13 avril
Sans influencer directement la prise de parole des francophones au sein de l’ONF, Jean Rouch a participé à l’éclosion de l’équipe française en proposant une autre manière de concevoir le médium cinématographique. Il a permis à ces cinéastes d’approfondir l’exploration de pratiques légères synchrones. En prenant un peu de recul, on s’aperçoit que les réalisateurs canadiens inventent un pôle à part, entre le non-interventionnisme de Richard Leacock et la subjectivité partagée de Jean Rouch.
« Son entreprise témoigne de l’un des plus formidables actes de foi au cinéma, celui de croire en la révélation de la vie et de la réalité à travers des images, et par le fait même d’y voir là la plus grande difficulté. (…) C’est parce que le monde n’est pas immédiatement intelligible dans toute sa complexité que le cinéma peut devenir “moyen de lecture”. »