Créer/Montrer/Conserver: ce titre veut rendre compte du cinéma expérimental dans tous ses états. Pendant trois jours, du 5 au 7 novembre 2015, la Cinémathèque québécoise a accueilli des cinéastes, des programmateurs et des conservateurs venus échanger à propos d’une pratique appelée par définition à s’interroger sur son propos et ses fondements.
Texte prononcé à l’occasion du symposium tenu à la Cinémathèque québécoise. Réflexion sur l’enseignement du cinéma expérimental.
Voir la projection d’une copie de film nitrate faisait partie, pour moi, de ces choses rêvées, inespérées, quasi impossibles, que le hasard et la détermination d’une poignée d’archivistes de la George Eastman House, un peu fous, sont parvenus ce printemps à matérialiser (pour moi et quelques autres bien entendu).
Ça se déroule au début de Frances Ha, le sympathique film de Noah Baumbach. Sophie et Frances sont dans le métro, en route vers leur appartement de Brooklyn. On est en plan moyen, noir et blanc, les deux filles, filmés de trois-quarts, remplissent le cadre. Sophie a les yeux rivés sur son Iphone. Frances lui dit : « There’s no service. » À quoi l’autre répond : « Sometimes there is, for a second. »
Il y a d’abord le choc du carré blanc du 35mm, avec ces bords arrondis et son format 1,33 :1, sa lumière vive, apaisante. Et puis aussitôt, cette image qui surgit, cette espèce de paysage dont on se demande aussitôt de quelle substance il est fait (et si on pourra trouver les mots pour le décrire).
« La couleur » est un vecteur passionnant pour interroger l’histoire du cinéma, traversant, en les brouillant, les genres, les époques, les supports, les géographies. La couleur permet de faire se croiser des questions industrielles, commerciales et technologiques, des enjeux esthétiques, narratifs et plastiques, elle interpelle le cinéma commercial tout autant que le cinéma expérimental, le cinéma documentaire et le cinéma amateur, le cinéma d’animation et le cinéma des premiers temps, le cinéma argentique et le cinéma numérique, etc.
Entretien avec Robert Daudelin, directeur de la Cinémathèque québécoise de 1972 à 2002, dans le cadre du 50e anniversaire de l’institution. Cet entretien est également disponible sur le site de la radio Globe Sonore ([url=http://www.globesonore.org]http://www.globesonore.org[/url])
Entretien avec Jean Gagnon, directeur des collections à la Cinémathèque québécoise depuis 2011.
Guy Fournier est projectionniste à la Cinémathèque québécoise depuis 1989. Il est un des nombreux piliers, tapis dans l’ombre, de cette institution. Son verbe coloré, sa verve légendaire, son érudition et sa passion pour les images nous ont donné l’envie de le rencontrer pour en savoir plus sur son parcours et sur le passé et l’avenir ce métier, devenu aujourd’hui presque un artisanat, en voie d’extinction.
Réflexion libre sur Une femme mariée à partir de divers détails, obvies et obtus, repérés au cours du visionnement.
Pour souligner et accompagner le 50e anniversaire de la Cinémathèque québécoise, fondée en 1963, Hors champ publiera, tout au long de l’année, un ensemble de textes, de témoignages et d’entretiens avec les pionniers d’hier, les héritiers d’aujourd’hui et ceux de demain. Essais, textes polémiques, hommages à cette institution fondamentale de notre paysage cinématographique, les éléments qui composeront ce dossier, cette chronique au long cours, se veut un gage d’amitié envers un lieu et des gens qui ont formé, sans l’ombre d’un doute, l’esprit de Hors champ et de ses collaborateurs.
Verbatim de la classe de maître avec Philippe Grandrieux animée par André Habib, le 13 octobre 2012, durant le Festival du nouveau cinéma. Cette classe de maître se déroulait dans le cadre de la rétrospective organisée par la revue Hors champ.
Il y a quelques jours, nous apprenions la triste nouvelle de la disparition de Chris Marker, le lendemain de ses 91 ans. Ironie du hasard ou logique implacable de celui qui aura su voir l’imbrication permanente des naissances et des morts, des deuils et des joies. Cette spirale du temps, qui l’avait tant marqué dans Vertigo, l’aura accompagné jusqu’à sa dernière heure.