La discussion retranscrite ici eut lieu le 2 avril 2008 à Montréal. Il s’agissait du 1er de deux ateliers organisés dans le cadre de la Carte blanche de la revue Hors champ à la Cinémathèque québécoise. Dans le but de créer une rencontre entre des cinéastes et le public, ainsi que de poursuivre la réflexion sur des questions qui ont nourri nos pages au fil des ans, nous avions invité Jean Pierre Lefebvre, Bernard Émond et Sylvain L’Espérance.
On annonce le décès d’Abbas Kiarostami, le 4 juillet dernier. En plein été, une nouvelle qui nous arrive en temps de vacances, un peu hors du temps, et que l’on se donne le loisir de presque ignorer. Nous ressentons, là, sur le coup, bien sûr, un vif pincement. On le savait malade, il était plongé dans un coma. Un cancer. Son dernier film, peu remarqué, datait de 2012. Depuis, peu de nouvelles. Jusqu’au 4 juillet 2016. « Décès du cinéaste iranien Abbas Kiarostami ».
Le film de Daïchi Saïto, Engram of Returning, couronné meilleur film expérimental au festival Ann Arbor et gagnant du Tiger Award for Short Films au Festival de Rotterdam, 18 minutes de cinéma pur en 35mm couleur cinemascope, confirme une fois de plus que le cinéaste montréalais, cofondateur du collectif Double negatif, est très certainement l’un des plus importants cinéastes expérimentaux vivant aujourd’hui.
Entretien avec Réal Larochelle réalisé à l’été 2014.
Il me semble n’avoir rien lu, à ce jour, — malgré la masse de textes écrits sur le film — sur les premiers plans d’of the North de Dominic Gagnon. Commençons par là.
Créer/Montrer/Conserver: ce titre veut rendre compte du cinéma expérimental dans tous ses états. Pendant trois jours, du 5 au 7 novembre 2015, la Cinémathèque québécoise a accueilli des cinéastes, des programmateurs et des conservateurs venus échanger à propos d’une pratique appelée par définition à s’interroger sur son propos et ses fondements.
Texte prononcé à l’occasion du symposium tenu à la Cinémathèque québécoise. Réflexion sur l’enseignement du cinéma expérimental.
Voir la projection d’une copie de film nitrate faisait partie, pour moi, de ces choses rêvées, inespérées, quasi impossibles, que le hasard et la détermination d’une poignée d’archivistes de la George Eastman House, un peu fous, sont parvenus ce printemps à matérialiser (pour moi et quelques autres bien entendu).
Ça se déroule au début de Frances Ha, le sympathique film de Noah Baumbach. Sophie et Frances sont dans le métro, en route vers leur appartement de Brooklyn. On est en plan moyen, noir et blanc, les deux filles, filmés de trois-quarts, remplissent le cadre. Sophie a les yeux rivés sur son Iphone. Frances lui dit : « There’s no service. » À quoi l’autre répond : « Sometimes there is, for a second. »
Il y a d’abord le choc du carré blanc du 35mm, avec ces bords arrondis et son format 1,33 :1, sa lumière vive, apaisante. Et puis aussitôt, cette image qui surgit, cette espèce de paysage dont on se demande aussitôt de quelle substance il est fait (et si on pourra trouver les mots pour le décrire).
« La couleur » est un vecteur passionnant pour interroger l’histoire du cinéma, traversant, en les brouillant, les genres, les époques, les supports, les géographies. La couleur permet de faire se croiser des questions industrielles, commerciales et technologiques, des enjeux esthétiques, narratifs et plastiques, elle interpelle le cinéma commercial tout autant que le cinéma expérimental, le cinéma documentaire et le cinéma amateur, le cinéma d’animation et le cinéma des premiers temps, le cinéma argentique et le cinéma numérique, etc.
Entretien avec Robert Daudelin, directeur de la Cinémathèque québécoise de 1972 à 2002, dans le cadre du 50e anniversaire de l’institution. Cet entretien est également disponible sur le site de la radio Globe Sonore ([url=http://www.globesonore.org]http://www.globesonore.org[/url])
Entretien avec Jean Gagnon, directeur des collections à la Cinémathèque québécoise depuis 2011.
Guy Fournier est projectionniste à la Cinémathèque québécoise depuis 1989. Il est un des nombreux piliers, tapis dans l’ombre, de cette institution. Son verbe coloré, sa verve légendaire, son érudition et sa passion pour les images nous ont donné l’envie de le rencontrer pour en savoir plus sur son parcours et sur le passé et l’avenir ce métier, devenu aujourd’hui presque un artisanat, en voie d’extinction.