Voilà maintenant 12 ans qu’Hors champ propose des réflexions sur le cinéma et les médias. Nous voulions faire le point sur ce parcours et la Cinémathèque québécoise a généreusement consenti à nous offrir un peu de place pour présenter quelques films rares ou inédits, ainsi que deux ateliers de discussions avec des cinéastes et des intellectuels…
Réflexions – nourrie par la pensée de Arendt, Benjamin, Brecht – sur le film Images du monde et inscription de la guerre de Harun Farocki.
Un entretien réalisé le 20 octobre 2007 avec Harun Farocki, l’une des figures majeures de la scène cinématographique, artistique et intellectuelle en Allemagne depuis la fin des années 60.
L’institut Goethe organisait le 20 et 21 février 2007 une rencontre avec les cinéastes Matthias Müller et Christoph Girardet. La présentation des films fut suivie d’une discussion avec André Habib et avec le public. Nous publions ici la retranscription de ces échanges.
Un entretien avec Péter Forgács réalisé le 15 novembre 2006 à l’occasion de son passage à Montréal dans le cadre des 9e Rencontres internationales du documentaire de Montréal.
Grâce à des circonstances extraordinaires, et surtout à une conscience aigue de l’éthique documentaire, Rithy Panh parvient avec succès à recréer, trente ans après le drame, une sorte de mémoire collective, composée de gestes et d’images personnelles. Il prouve que, malgré tout, le cinéma est capable de réaliser une image de ce génocide, en dépit du temps et de la machine Khmère.
Lyrisch nitraat propose un parcours réflexif sur la disparition d’un art (un art de la disparition) : disparition du cinéma des premiers temps, disparition à laquelle sont voués les films, disparition de ceux et celles qui ont laissé l’indice de leur présence devant la caméra, disparition d’une position spectatorielle.
Le Kodachrome offre une image claire, définie, richement colorée, une spécificité qui se distingue des autres types de pellicules, hors d’une notion de progrès, hors du temps. Et aujourd’hui, Kodak ne propose pas de le remplacer ou de l’améliorer, on le fait tout simplement disparaître, et c’est donc cela qui disparaît : une texture d’image qui échappait à l’histoire accélérée des règles du marché et du développement technique.
Quel effet produisent des images du passé en couleurs, pour des événements dont nous avons traditionnellement vu des films noir et blanc ? Pourquoi existe-t-il des films couleur de la Seconde Guerre mondiale, tournés par des soldats et leurs familles, alors qu’à l’époque, 90% des films que les gens allaient voir au cinéma étaient en noir et blanc ? Enfin, la couleur réduit-elle la distance émotive du spectateur des archives à la réalité du passé, à l’horreur de la guerre ?
Si Morrison a su s’imposer dans les dernières années comme l’un des cinéastes expérimentaux les plus importants de sa génération, c’est qu’il a su prendre acte, par le biais d’une véritable poétique de l’archive, de l’historicité non seulement du cinéma mais avant tout de ses supports et de ses modes de projection, en en explorant toutes les frontières.