Sommaire septembre-octobre 2021
Ce numéro de Hors champ parle d’exode et de guerre, de cinéma indépendant d’ici et d’ailleurs, de déception et de deuil, de Wong Kar-wai et d’Ozu, de réalisme et de simplicité, d’épilepsie et de lapins polymorphes. Il regroupe des textes écrits par des auteur·trice·s qui sont aussi des cinéphiles, parfois des cinéastes (Lefebvre, Partamian, Godin). Certain·e·s sont étudiant·e·s (Khiari, Gagnon), un autre est programmateur (Cayer), deux autres sont accessoirement coéditeur·trice·s de cette revue (Habib, Trottier).
Dans son texte, Jean Pierre Lefebvre tire sur le fil de sa cinéphilie pour nous proposer un parcours de l’Occident à l’Orient, s’attachant à des films d’auteur récents qui abordent la quotidienneté, la famille, l’immigration et la vieillesse. La cinéaste d’origine libano-arménienne Chantal Partamian revoit Nous d’Artavazd Pelechian (1969) et poétiquement, par fragments, en éprouve toute la contemporanéité anachronique : déplacements de population, guerre permanente, retour impossible, renaissance et inachèvement perpétuels. Inaugurant la série « Bestiaire », Ouennassa Khiari se penche sur la figure du lapin, un animal qui apparaît au fil de son enquête chargé de seuils, d’étrangeté et d’une force d’ambivalence résistant aux poncifs de l’hétéronormativité. En dix courts tableaux érudits et personnels, Olivier Godin rend compte de ses impressions de lecture des carnets d’Ozu, récemment réédités aux éditions Carlotta. Dans le deuxième volet d’une correspondance entre Montréal et Hong Kong, Ariel Esteban Cayer et Maude Trottier réfléchissent au jeu du désir et de la déception que leur inspire le cinéma de Wong Kar-wai. Enfin, le numéro se clôt sur un texte écrit à trois mains par André Habib, Maude Trottier et William Gagnon, composé spontanément à la suite des premières séances de projection du projet Cadavre exquis.