Lettre à Paul Clipson, décédé le 3 Février 2018.
Creuser un Enfer pour ses personnages et les inviter ensuite à s’y démerder n’est pas une idée neuve. Nombreux sont les réalisateurs qui avant de créer des personnages préfèrent créer des victimes. Utiliser la misère pour dénoncer le système, la souffrance et les inégalités n’est pas non plus une idée particulièrement novatrice. Je précise d’ailleurs que ce n’est ni une mauvaise, ni une bonne idée.
Hommage à Paul Clipson, décédé le 3 Février 2018.
« Le matin du 25 décembre, des gens respirent quelque chose du bonheur et ce butin précieux leur sort doucement des narines et de la bouche comme une boucane de locomotive. Sur le manteau craquant de l’hiver, les mains dans les poches, leur pas est généreux et pressé. Vous soupçonnez d’ailleurs avec raison que les énergies de la saison en pourvoient la cadence. Mais au-delà des apparences, en ce jour de Noël, à quoi pensent les gens ? »
Tout commence par une image, ce texte comme la vie du cinéphile qui en est l’auteur. Une image des origines si l’on veut, une image de mon origine, mais aussi une image qui nous pointe vers l’origine de toute image, ou plutôt une image dont l’origine nous échappe, ce qui nous incite, en retour, à contempler cette question de l’origine, précisément parce que la réponse n’est pas donnée.
“Dunkirk peut susciter plusieurs étonnements, notamment en fonction de la position que l’on occupe dans le spectre de la détestation envers le cinéma que Nolan pratique (qui dans mon cas, a toujours atteint des hautes fréquences). Le premier étonnement, et le plus grand, est de me retrouver à écrire, en plein été, un papier à propos d’un type d’œuvre qui d’ordinaire — pour divertissante, admirable, accablante ou sympathique qu’elle soit — suscite assez rarement des désirs d’écriture.”
Suite à la disparition soudaine de Peter Hutton l’année passée, Hors champ, en collaboration avec Visions et la Cinémathèque québécoise, présentera le 8 mai 2017 un programme de cinq films du cinéaste, qui fournit l’occasion et le prétexte de cet essai. Le programme se conclura, le 11 mai, par la projection de A Roll For Peter, film-hommage réalisé conjointement par plus de vingt réalisateurs et anciens étudiants du cinéaste.
Texte appréciatif du film Paterson de Jim Jarmusch
Être ou ne pas être ? Étienne le connaît par coeur. Il peut même le réciter à l’envers, de la dernière à la première phrase. Il a d’ailleurs réussi cet exploit intoxiqué à la bière noire et, bien que ce facteur soit moins susceptible d’avoir influencé son interprétation, par un soir de pleine lune. Par un autre soir, celui de grands vents cité plus haut, Étienne et moi avons visionné les interprétations de ce monologue dans huit adaptations différentes de la pièce de Shakespeare.
Notes présentées par la cinéaste Kelly Egan lors du Symposium “Créer/Montrer/Conserver”.