Dans un contexte médiatique toujours plus saturé, et toujours plus soumis à la dictature du présent, trois événements récents viennent éclairer la riche actualité du cinéma expérimental, et des questions qu’il suscite notamment autour de ladite « Révolution numérique », qui n’en finit pas d’arriver et dont, après la prise de la Bastille argentique, on peine parfois à réaliser que les jours de la Terreur sont déjà advenus, et les premières têtes coupées depuis un bon moment.
Comme à son habitude, le documentariste Wang Bing choisit, pour son premier film de fiction, un vaste et puissant sujet afin de continuer d’éclairer les zones d’ombres d’une mémoire nationale perpétuellement déformée, tronquée, rénovée, et de suivre une trajectoire mémorielle que l’on pourrait qualifier de verticale.
Réflexions à propos du documentaire, de la relation entre le visible et le dicible, à partir du film de Wang Bing, He Fengming, chronique d’une femme chinoise (2007), présenté à la Cinémathèque québécoise.
Érik Bordeleau et He Xiaodan, les deux programmateurs invités du cycle « Chine Cinéma » à la Cinémathèque québécoise ont gentiment accepté d’échanger avec nous, de nous donner leur point de vue sur l’état des choses en Chine, de son cinéma et de sa société, entre capitalisme et communisme, entre individualisme et effacement de soi.