“À la 95e minute de La mort de Louis XIV d’Albert Serra, quelques instants avant le trépas imminent, un aumônier, le deuxième du film (le premier fut renvoyé prestement par le roi pas encore assez moribond), vient administrer les derniers rites au Souverain mourant […]”
“C’est en fait par la sensualité que le roi et le spectateur avec lui s’échappent de l’enfermement dans cette chambre mortuaire et de l’impossibilité de regards échangés : rarement le hors champ n’aura signifié avec une telle force vitale le désir de sortir sauf peut-être chez le Bresson de Un condamné à mort s’est échappé.”
Dialogue entre Paul, librement inspiré du personnage de Paul dans les films d’Alain Tanner.
Projection de Charles mort ou vif, premier long métrage d’Alain Tanner lors de la rétrospective qui lui a été consacrée à la Cinémathèque Québécoise en Janvier 2017.
“Il y a des films dont le souvenir de visionnement est précis. On sait quelle année c’était, avec qui on était, les sentiments partagés et échangés et même le chandail que l’on portait ce jour-là — des fois un peu trop serré, si c’était pendant le temps des fêtes. Ce fut le cas pour La Salamandre d’Alain Tanner. Il me fallut atteindre mes 18 printemps bien sonnés pour découvrir l’œuvre du cinéaste suisse. “
à propos L’HOMME QUI A PERDU SON OMBRE (1991) d’Alain Tanner
Par bien des côtés, chacun de ces films semble présenter des images figées ou suspendues dans une temporalité perdue ou en processus d’être recouverte. Plus encore, ces films sont animés par une tension entre l’immobilité et l’ouverture vers un futur indéterminé.
Cher Kamal,
Novembre déjà. Ta rétrospective à la cinémathèque québécoise s’en vient. Cet été, en Juillet, dans un café à Beyrouth, tu me disais que tu ne voulais plus parler de tes films. Voulais plus ou pouvais plus ? Je ne sais plus. C’était cet été, en juillet, sur la plage à Sour. Tu me disais que tu n’avais plus rien d’intéressant à en dire. Tu notais aussi qu’on était à deux heures en voiture de Akka, qu’il suffisait juste de continuer tout droit, passé l’autoroute barrée. Et pendant un bref moment ça me semblait si facile.
« I was the blue boy’s age when I saw a film crew for the first time. I waited with some other children for the filming to begin. Suddenly a van appeared, and a blonde man opened the van’s side-door and started shooting with a machine-gun. ‘That’s Chuck, Chuck Norris!’ Decades later, visiting London, I emerged from the hotel-room shower to see the blonde man still shooting from a van in Jaffa on the TV. »
L’expérience de la projection du long métrage « In the last days of the city » de Tamer El Said au Festival Nouveau Cinéma à Montréal en Octobre 2016
Texte en hommage à Raoul Coutard, décédé le 8 novembre 2016.