Il y a quelques jours, en discutant avec René de mes histoires de plongeon et de piscine, il me parle d’un film que je ne connaissais pas, The Swimmer, avec Burt Lancaster, réalisé en 1968 par un obscur cinéaste du nom de Frank Perry.
Creuser un Enfer pour ses personnages et les inviter ensuite à s’y démerder n’est pas une idée neuve. Nombreux sont les réalisateurs qui avant de créer des personnages préfèrent créer des victimes. Utiliser la misère pour dénoncer le système, la souffrance et les inégalités n’est pas non plus une idée particulièrement novatrice. Je précise d’ailleurs que ce n’est ni une mauvaise, ni une bonne idée.
“À la 95e minute de La mort de Louis XIV d’Albert Serra, quelques instants avant le trépas imminent, un aumônier, le deuxième du film (le premier fut renvoyé prestement par le roi pas encore assez moribond), vient administrer les derniers rites au Souverain mourant […]”
La question des genres, en littérature et au cinéma surtout, est un sujet âprement débattu. Depuis Aristote et sa célèbre poétique, en passant par Hegel et son application de la dialectique aux formes littéraires, jusqu’aux tergiversations sémantico-syntaxiques des sémioticiens, la notion est au cœur de tous les questionnements concernant la production, l’analyse et la réception des œuvres.
High Plains Drifter est seulement le deuxième film de Clint Eastwood en tant que réalisateur, mais il force l’admiration tant il est maîtrisé ; et lorsqu’on le compare aux autres projets du célèbre californien à la même époque – des œuvres telles Play Misty for me, Breezy, The Eiger Sanction, moins achevées – on s’étonne même de ses nombreuses qualités.
Cet arbre, ce héros, est notre ancre, celui qui permet d’organiser en réflexions concentriques la résolution de notre problème premier : comment est mort le western? À la façon du dévédéphile voyageur d’époques, nous y viendrons et y reviendrons avec un regard à chaque fois renouvelé.
En 1960, Marlon Brando décide de passer derrière la caméra pour tourner ce qui sera son seul film en tant que réalisateur : One Eyed Jacks. À la fin de One Eyed Jacks, le héros, réconcilié avec lui-même, s’éloigne vers l’horizon sur son cheval avec l’espoir, un peu abusif, de retrouver sa fiancée au printemps pour la naissance de leur enfant. Cette fin romantique n’annonçait en rien le retour de Brando dans l’univers du western, dans la peau d’un tueur à gages, aussi mystérieux que sadique, pour les besoins du très beau (et très violent) western d’Arthur Penn The Missouri Breaks.
Accompagnement à la programmation de la Cinémathèque Québécoise en avril. Nouveaux regards sur le genre et ses mythes. Un parcours à travers dix-sept œuvres atypiques du western. Sam Peckinpah, Arthur Penn, Clint Eastwood, Michael Cimino…